Volley-ball : Finale de la Coupe de France à Paris entre Ajaccio et Rennes |30 March 2016

Le « Breton » Rodney Ah Kong, un roi sans couronne !

 La fédération Française de Volley-ball a encore gagné un nouveau pari. Depuis sa victoire en ligue mondiale en 2015 avec son équipe nationale masculine, le volley français chamboule tout sur son passage. Jamais jusqu' alors ce sport n'avait connu une telle popularité.

Les télévisions retransmettent les matches en direct, les reportages sur les équipes, les joueurs, les entraîneurs se multiplient.

Laurent Tillie, le manager de l'équipe nationale, est régulièrement sollicité partout pour donner son avis sur tout. Le volleyball est en pleine expansion en France. En dehors des journaux qui ont ouverts leurs colonnes à ce sport spectaculaire, ce sont les clubs qui sont bénéficiaires avec l'arrivée de nouveaux licenciés. Les sponsors qui ne se bousculaient pas jusqu'alors manifestent maintenant un intérêt certain pour la discipline.

C'est dans ce contexte que les finales de Coupe de France ont eu lieu ce dimanche de Pâques dans le cadre mythique de la salle Pierre de Coubertin à Paris. Là aussi le succès a été remarquable puisque au lieu de deux milles passionnés habituels ce sont cinq milles spectateurs enthousiastes qui se sont déplacés pour les deux finales féminines et masculines.

Nous avons suivi les matches des filles entre le Racing Club de Cannes et celui de Nantes. Cannes qui après avoir remporté dix huit championnats et Coupes de France pendant 20 ans s'était fait battre l'an dernier par le voisin du Cannet. Malgré tout, même avec quelques difficultés, les Cannoises ont récupéré le trophée face à une vaillante équipe Nantaise.

 Rodney Ah Kong devient la pièce maîtresse

 La finale masculine a retenu notre attention en raison de la présence de Rodney  Ah Kong dans l'équipe de Rennes. Évoluant en France depuis une dizaine d'années, le Seychellois a quitté Nice pour rejoindre Rennes, un club plein d'ambition et qui souhaite retrouver la ligue A en mai prochain après avoir mal vécu une descente en 2014.

Aujourd'hui Rennes survole la phase régulière de ligue B avec dix sept victoires en vingt rencontres et possède quinze points d'avance sur son dauphin.... Déjà gagnante de la Coupe de France en 2012 Rennes souhaitait devenir le premier club de seconde division à remporter le trophée. C'était sans compter sur Ajaccio la surprise de cette belle saison en nationale A. Cette équipe fait partie des clubs de haut niveau de l'île de beauté qui, fait exceptionnel, possède cinq clubs professionnels  dont deux en première division de football : le Sporting club de Bastia et le Gazelec d'Ajaccio. Le club insulaire qui se débrouille très bien en nationale 1 a d'abord été accroché par une vaillante équipe bretonne qui s'est jetée sans complexe dans la bataille. Derrière Gérald Hardy-Dessources le contreur central, Rodney Ah Kong s'est fait remarquer par un public enthousiaste pas uniquement au fait qu'il a marqué le premier point lors du service inaugural. Notre Seychellois a fait preuve d'une constance exemplaire marquant en plusieurs occasions de trois à quatre points de suite au cours des cinq sets disputés jusqu'au quatorzième point de la cinquième manche. Avec une détente verticale nettement améliorée et un bras percutant ce bel athlète s'est montré décisif à la suite d'actions mélangeant vitesse, puissance et finesse, technique. Après une période difficile ces dernières années ce « breton d'adoption » mais qui reste Seychellois est devenu un homme de base dans cette équipe où tout son talent devrait éclater la saison prochaine. Les spectateurs de la salle de Pierre de Coubertin sous le charme étaient particulièrement élogieux sur ce sacré bonhomme qui arrive enfin à maturité.

Finaliste surprise de la Coupe de France masculine de volleyball, Rennes voulait devenir la première équipe de Ligue B à triompher à Paris mais c’est Ajaccio, malmené pendant cinq manches par le leader de Pro B, qui a ouvert son palmarès en remportant la Coupe sur le score de 3-2 (23-25, 25-17, 21-25, 25-19 et 16-14).

Francis Herbet