Toulouse, ville rose productrice d’Airbus |11 July 2015
Survolant cette ville du plein sud de La France après une heure de vol de Paris, et s’approchant de l’atterrissage à son aéroport de Blagnac, la question qui se pose ou s’impose même sur les lèvres est pourquoi l’a-t-on surnommée ‘la ville rose’?
La réponse on ne tarde pas à l’obtenir depuis le ciel même quand s’agrandissent peu à peu les bâtiments du centre ville et les villas des banlieues, tous avec leurs toits de carreaux rouges et leurs murs de petites briques de terre cuite de même couleur. Ce matériau a été introduit par les Romains au premier siècle avant Jésus Christ comme le montreront les ruines du rempart romain à la place Saint-Jacques. Autrefois, cette brique était recouverte d'enduit, car elle était considérée comme la pierre du pauvre.
Historiquement, Toulouse fut donc une ville romaine, après que les Gaulois la perdirent au troisième siècle avant Jésus Christ. Elle reprit son indépendance en 629 pour former le Royaume de Toulouse, repoussant même une invasion arabe lors de la Bataille de Toulouse le 9 juin 721. La ville redevint finalement partie de La France le 10 avril 1814 après la deuxième Bataille de Toulouse qui voit la victoire de l’armée napoléonienne sur les Hispano-britanniques du maréchal Wellington.
Mais pas avant qu’elle n’aie malheureusement connu d’autres moments noirs avec la peste noire en 1348 et 1361, le Grand incendie de Toulouse du 7 mai 1463 qui détruit les trois quarts de la cité, les protestants et les catholiques qui s'affrontent dans de sanglants combats en 1560. Le 23 juin 1875, Toulouse connaît sa plus forte crue : Alimentée par une forte pluie sans précédente, la Garonne – le fleuve qui coule du nord de l’Espagne, traverse Toulouse avant de se déverser dans l’Atlantique – monte à 9,47 mètres, inondant la quasi-totalité de la rive gauche, détruisant presque tous les ponts de la ville. Seul le Pont Neuf résiste ; pont pas si neuf d’ailleurs car construit en 1632, c’est le plus vieux de la ville. On dénombre 208 morts. A la vue de ce triste spectacle, le président Patrice Mac-Mahon prononce la désormais célèbre phrase « Que d’eau, que d’eau ! »
Durant la Renaissance de la fin du XVe siècle au XVIe siècle, la ville a entretemps connu une période de grande prospérité, grâce à l'industrie du pastel. Toulouse est la quatrième ville de France à accueillir l'imprimerie, en 1476.
Un dernier regard par le hublot
La rêverie historique terminée, la dernière ligne droite impose un dernier regard par le hublot vers les maisons roses entourées de vastes plaines vertes qui s’étendent jusqu'à l’Espagne au sud et d’est à l’ouest de l’Atlantique à la Méditerranée. Rappelant, que Toulouse est aussi une riche région agricole. Autre les fruits et les légumes, le développement de la culture de la violette de Toulouse au XIXe siècle en fait un emblème de la ville et lui vaut le surnom de « cité des violettes ». Originaires du terroir toulousain on peut également apprécier son jambon, son foie gras, ses vins comme le Fronton ou le Gaillac et ses fromages tels le Rocamadour ou encore le Roquefort. Le cassoulet et la saucisse sont les spécialités emblématiques de la gastronomie toulousaine.
La piscine bleue à côté de presque chacune des maisons indique que Toulouse peut parfois être une ville très chaude. En cet après-midi de mercredi d’été 2015, le commandant de bord nous informe à l’atterrissage, que la température extérieure est en effet de 35 degrés centigrade. Qui dit chaleur dit tourisme comme c’est synonyme de tout le sud de La France.
Toulouse est en effet située dans le Midi de la France, au nord du département de la Haute-Garonne, sur l'axe de communication entre la mer Méditerranée et l'océan Atlantique. Les Pyrénées sont visibles vers le sud. Mais ce n’est non seulement ce climat et paysage parfois dignes des tropiques qui font de la quatrième ville de France après Paris, Lyon et Marseille une attraction touristique. Elle est idéalement placée à la croisée de grands itinéraires européens, comme les axes majeurs est-ouest Rome-Lisbonne, nord-sud Paris-Barcelone ou la diagonale Saragosse-Lyon.
Reliant Toulouse à la ville voisine de Sète, le Canal du Midi est classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 1996. La Basilique Saint Sernin, plus grand édifice roman d'Europe, y est également inscrite depuis 1998 au titre du long parcours de pèlerinage des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle. La ville est aussi dotée d'institutions culturelles de prestige comme le Théâtre du Capitole, célèbre pour sa tradition d'Opéras.
Le sport emblématique de Toulouse est le rugby à XV, son club du Stade Toulousain détenant le plus riche palmarès sur le plan national comme sur le plan européen, avec 19 titres de champion de France et 4 titres de champion d'Europe. Ne pas oublier le football avec la fameuse Téfécé (Toulouse Football Club) évoluant en Ligue 1 française et le basket dont le Toulouse Métropole Basket est le porte drapeau de la ville. A n’en pas douter, ces clubs évoluent tous en violet, la couleur de Toulouse.
Le Stadium de Toulouse qui avait accueilli des matchs de la Coupe du Monde 98, ouvre ses portes à une autre grande compétition, continentale celle-ci, l’année prochaine. Quatre matchs de l’Euro 2016 de football y seront joués en juin prochain. L’invitation est donc lancée aux amateurs de ballon rond, de sport et d’aventures en général. L’ambiance y sera surement très chaude !
Toulouse est aussi une importante ville étudiante. L'Université créée depuis 1229 est l'une des plus anciennes de France. Elle accueille 100 000 étudiants venant du monde entier et est considérée comme l’une des villes les plus cosmopolites et les plus dynamiques de France, avec une très forte fréquentation de jeunes. Outre les facultés de médecine de renom, la ville compte une des plus prestigieuses écoles d’économie, d’ingénieur et de journalisme du monde. Elle dispose également de nombreux centres de recherches comme le Centre National d'Etudes Spatiales et concentre aussi des recherches importantes liées à la médecine humaine et vétérinaire.
Toulouse, siège social d'Airbus
L’avion s’est entretemps posé avant de s’immobiliser devant le terminal de Blagnac. Est alors visible, à l’autre côté du tarmac, un bâtiment blanc devant lequel sont garés des avions neufs sortis tout droit de l’usine, et en haut duquel est fièrement écrit en bleu : ‘AIRBUS’. On revient alors à la réalité pour se souvenir qu’on est à bord d’un Airbus A321. Le vol retour se fait déjà en un flash back, pas jusqu’à Paris, mais à 10 heures et 10 minutes de vol de là : Mahé, d’où on a encore voyagé en Airbus A330-200 d’Air Seychelles.
Comme un enfant découvrant Disneyland, on se donne tort d’avoir fait semblant d’oublier que les avions de la flotte internationale d’Air Seychelles – deux A330-200 et un A320-200 – ont été produits à Toulouse. Pour que les journalistes seychellois voient où et comment ont été fabriqués ses appareils, c’est Air Seychelles qui, à l’occasion du rétablissement de sa desserte directe sur Paris, nous a organisé ce voyage de découverte de la ville rose.
Toulouse est en effet le siège social d'Airbus et de sa maison mère Airbus Group, faisant d’elle la capitale européenne de l'industrie aéronautique et spatiale. Airbus Group reste un acteur clé de l'économie locale, dans les domaines de l'aéronautique comme spatiaux. En 2013 Airbus Toulouse est devenu le premier site industriel de France avec 13 217 salariés. Airbus en compte aujourd’hui 55 000 de plus de 100 nationalités.
Depuis 1970 avec l’A300 comme premier avion, Airbus produit la famille d’avions la plus moderne et la plus complète du marché. De Toulouse et d’autres centres de production repartis en Chine, aux Etats Unis, au Pays des Galles et en Allemagne, sortent les différents modèles commerciaux pouvant transporter de 100 jusqu'à 853 passagers : A319, A320, A321, A330, A340, A350 et A380.
Airbus construit également d’autres modèles comme l’avion militaire A400, des jets d’affaires petits et gros porteurs et la Beluga qui a la fonction de transporter d’autres avions et les ailes de l’A380. La seule pièce qu’elle ne peut transporter est le fuselage de l’A380 qui est transporté par la route ! Dans son histoire, Airbus a aussi construit d’autres modèles comme la Caravelle et des plus révolutionnaires comme la Concorde.
La clientèle d’Airbus compte 62 compagnies aériennes, ce qui fait que très peu de compagnies n’opèrent pas avec Airbus. Cela représente 25 000 vols par jours avec presque 10 000 avions dans les airs, ou un qui décolle ou atterrit presque chaque seconde !
Comme le dit Alan Pardoe, chef de communication et marketing d’Airbus, « nos avions sont une visibilité familière dans le monde. Avec la grosse demande en avion commercial, presque deux avions neufs sortent de nos usines par jour, ce qui est un record du monde ».
A vous maintenant de prendre place dans un Airbus et dans une des quatre cabines qu’offre le constructeur : Economie, premium économie, business et première. Surtout, appréciez les dernières innovations de la cabine rendant votre voyage non seulement confortable, mais luxueux. Surtout, à bord de l’A350, sa dernière merveille qui sera surement plus apte au futur d’Air Seychelles, ou même dans le rêve absolu que représente l’A380 :
Double pont, cabine silencieuse, hublots électromécaniques, écran géant personnalisé, toilettes smart, douches, fauteuils étendus, suite fermée, bar/restaurant, cuisine avec chef, lits pour équipage…
En l’espace de deux jours passés dans la ville rose, nous avons été emportés par le vent de Toulouse dit le vent d’Autan. A en croire les toulousains, c’est le vent qui fait rêver, le vent qui rend fou…
Texte : M. Savy
Photos : M. Savy,