Paul Hodoul décoré avec la médaille du Mérite Maritime de la République Française |03 September 2019
C’était devant la mer de Beau Vallon, au restaurant ‘La Plage’ que A.M. Paul Hodoul a été décoré par le gouvernement français avec la médaille du Mérite Maritime. C’est l’Ambassadeur de France aux Seychelles, Lionel Majesté-Larrouy qui lui a décrété au nom de la France, Chevalier de l’Ordre du Mérite Maritime de la République Française en la présence du Vice-Président de la République Vincent Meriton, le Speaker de l’Assemblée Nationale Nicholas Préa, les ministres Jean-Paul Adam et Wallace Cosgrow et les représentants de la force de la Défense Seychelloise ainsi que les membres de la famille Hodoul.
Après cette cérémonie, remplie d’émotion, M. Hodoul a remercié le gouvernement français pour un tel honneur. « Je n’aime pas les titres mais aujourd’hui je suis très fier et honoré. J’ai fait mon parcours avec sincérité et aujourd’hui le gouvernement français me trouve digne d’une telle distinction. »
Parlant de la décoration de M. Hodoul, l’Ambassadeur français note que « les Seychelles est un archipel avec un million et demi km2 de mer. C’est un continent liquide et c’est tout à fait normal qu’un personnage tel M. Paul Hodoul qui a donné quarante ans de sa vie à la mer, à la défense des intérêts maritimes des Seychelles puisse être reconnu comme une personnalité remarquable pour l’avenir des Seychelles. A 22 ans, il a créé une société de pêche qui armait douze bateaux et exportait du poisson vers l’Europe. Au cours de cette première expérience, il avait déjà travaillé en coopération avec les intérêts halieutiques français. A la suite de la nationalisation de la production et l’exportation du poisson, il a rejoint en 1977 les forces armées seychelloises. Et dès 1979, il avait pris les commandes de la marine seychelloise, nouvellement créée. »
L’Ambassadeur Lionel Majesté-Larrouy poursuit son récit en disant « jusqu’en 1992, M. Hodoul a développé considérablement la marine seychelloise, par l’acquisition de moyens navals et l’accent mis sur la formation. La branche navale des forces armées devient ainsi un instrument de protection des intérêts maritimes seychelloises et notamment de sa vaste zone économique exclusive. »
Pendant cette période, M. Hodoul travaillait régulièrement avec la France, limitrophe des Seychelles par les Glorieuses, contribuant ainsi à la naissance d’une coopération navale forte qui fleurit aujourd’hui encore.
L’ambassadeur français a tenu a parlé de la contribution de M. Hodoul comme président du conseil d’administration de l’Autorité Portuaire qui est le véritable poumon économique et logistique du pays. « A nouveau, le lien avec la France se renforce durant cet essor. Avec le projet de rénovation et d’extension du port, un projet essentiel pour l’avenir des Seychellois, vous vous êtes impliqué à haut niveau et en avez assuré le montage technique et financier, dans des conditions souvent difficiles, tant les intérêts en jeu étaient colossaux à l’échelle du pays et bien sûr les appétits aiguisés. »
L’ambassadeur a aussi qualifié M. Hodoul comme un parfait francophone qu’i n’a pas peur d’user de la langue française et de l’utiliser à travers le monde, pour représenter les Seychelles.
La cérémonie s’est terminée avec une réception avec les amis proches de M. Hodoul.
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Un peu d’histoire sur la première génération des Hodoul
Jean-François Hodoul (11 avril 1765 - 10 janvier 1835) était capitaine de la marine, corsaire, puis marchand et propriétaire de plantations en Île de France (aujourd'hui Maurice).
Hodoul est né le 11 avril 1765 à La Ciotat, en Provence. Son père, Raymond, était un charcutier; sa mère était Geneviève Cauvin. Il partit pour les colonies françaises de l'océan Indien à l'âge de 24 ans et arriva à Maurice en 1789 à bord de Scipion. (D'autres sources affirment qu'il y est arrivé le 12 avril 1790, le lendemain de son 25e anniversaire).
Il est rapidement devenu capitaine de marine. En 1791, il était maître de Deux Sœurs. Deux ans plus tard, il était le maître du brick Succès. Durant cette période, il transporta des esclaves d'Afrique dans les colonies de l'Île de France et de l'Île Bourbon (Réunion), situées dans l'océan Indien.
Après sa libération, Hodoul s'est installé sur l'île de Mahé aux Seychelles. Ici, il est devenu un riche homme d’affaires et propriétaire de plantation aux Seychelles, où il a introduit la culture du cacao. Il a particulièrement bien réussi dans les industries du sucre et du rhum, ainsi que dans la culture du coton et du café. Il n’a pas complètement quitté la mer car il a construit et possédé plusieurs petits navires faisant la navette entre les Seychelles et Maurice.
Hodoul s'installa alors définitivement aux Seychelles et il était très impliqué dans l'agriculture et les constructions navales. Il construisit le petit port et le Grand Chantier à Mahé. En tant que planteur, il a introduit avec succès le cacao et a fait fortune avec son industrie du sucre et du rhum, ses plantations de coton et de café. C'était un homme impartial et très gentil envers ses esclaves, particulièrement envers ses filles et ses gendres.
À la demande de sa femme, Hodoul a fait appel à l'architecte jacobin exilé Antoine Jean-Baptise Le Franc pour construire le château Mamelles, qui est maintenant le plus ancien bâtiment des Seychelles. Les autorités britanniques ont ensuite utilisé la deuxième grande maison de Hodoul, Ma Constance, pour abriter le sultan en exil de Perak.
Hodoul est décédé à Mahé le 10 janvier 1835. Sa tombe porte l'inscription "Il fut juste".
Aujourd'hui, dans le port de Victoria, il y a un petit îlot nommé Hodoul Island en son honneur. La légende raconte que le trésor de Hodoul est enterré sur l'île Silhouette, au nord-ouest de Mahé.
A noter que Paul Hodoul fait partie de la cinquième génération Hodoul.
Source : Wikipedia