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Élections présidentielles en France : Le second tour est prévu ce dimanche 24 avril 2022   Deux candidats en lice pour devenir le 26ème Président de la République Française |23 April 2022

Élections présidentielles en France : Le second tour est prévu ce dimanche 24 avril 2022     Deux candidats en lice pour devenir le 26ème Président de la République Française

Marine Le Pen et Emmanuel Macron, candidats à l'élection présidentielle en France

Dès le printemps 2021 le conseil constitutionnel a fixé les dates des élections présidentielles en France. Ce fût le 10 avril pour le premier tour et le 24 avril 2022 pour le second tour. A chaque fois, selon la tradition, c’est un dimanche.

Depuis cette période printanière ce sont 34 femmes et hommes qui ont déclaré leur intention de se présenter devant les électeurs. Souvent ces personnes ont annoncé dans la presse ou même à la télévision, leurs désirs sans même en référer à leur famille politique qui n’avait pas encore eu le temps de se mettre en ordre de marche !

En traçant leur route de façon individuelle sans prendre attache avec le parti qui les avait propulsés sénateurs, députés, conseillers régionaux ou départementaux et même maires de leur ville, de nombreux candidats ont très vite été obligés de rebrousser chemin et sont même rentrés dans les rangs, tête baissée.

Les risques d’une candidature solitaire sont en effet trop importants.

Les règles fixées par l’État français sont très strictes, sans soutien moral et financier rien n’est possible. Dans certains grands partis des élections primaires ont été organisées afin que les urnes puissent révéler le sort de chacun. C’est ainsi que des anciens ministres se sont retrouvés à la porte laissant la place à des collègues élus à la surprise générale. De trente-quatre, les candidats à la magistrature suprême, sont redescendus à douze. Ensuite ce fût une course effrénée à la conquête des parrainages jusqu’à la date de clôture. Plusieurs candidats ont dû lutter jusqu’au bout pour obtenir la signature d’élus repartis dans un tiers des départements au minimum de l’hexagone. Certains partis ont dû « cravacher dur » pour obtenir les cinq cents signatures pour leur candidat. Nathalie Artaud, la responsable d’un petit parti « Lutte Ouvrière » a créé la sensation en obtenant rapidement l’ensemble de ses signatures alors qu’elle était créditée de 0,5% à 1% dans les sondages.

 

Être Président pour quelle France ?

 

En France 30% des habitants habitent dans des petites communes rurales. Le même pourcentage occupe des villes de moins de cent mille habitants. Le dernier tiers de la population française réside dans des cités urbaines de plus de cent mille habitants.

Depuis le début de la pandémie provoquée par le Covid-19, sept habitants sur dix vivent dans la région parisienne (île de France) et près de la moitié des Français voudraient changer d’air et connaître une vie nouvelle.

Ce désir « d’évasion » a été provoqué par les périodes de confinement mal vécues. Cette envie de déménager en campagne comporte des risques comme par exemple être privés de haut débit notamment pour 20% des ruraux. La fibre fait réfléchir. Si elle était installée pour tout le monde cela permettrait de développer le télétravail mais aussi de susciter l’implantation d’entreprises.

Dans les petites villes le taux de chômage est supérieur à la moyenne nationale. Pour les enfants qui vont en classe dans une école éloignée de leur habitation, les parents doivent prendre en compte les trajets, les repas à la cantine et toutes les activités extra-scolaires comme le sport ou la culture.

La santé devient un sérieux problème avec des médecins de famille vieillissants qui ne trouvent pas de successeurs. Il en est de même pour les infirmiers, les dentistes et les kinésithérapeutes qui se font rares. En désirant changer de vie,

Il faudra songer aux déserts médicaux, véritables obstacles d’une existence heureuse que l’on souhaite voir se prolonger.

Dans les grandes villes de plus de 100 000 habitants, les grandes artères commerçantes souffrent de plus en plus. Des anciens magasins ont leurs fenêtres obturées de panneaux de bois avec des pancartes poussiéreuses « A vendre » qui ne trouvent pas d’acquéreurs. Certains commerces sont laissés à l’abandon depuis quinze, vingt ans ! En effet les gens vont dorénavant au centre commercial basé à la périphérie et ne passent même plus en centre-ville !

 

Les candidats font des propositions, seront-elles entendues ?

Cette situation des villes et des campagnes va, c’est sûr, influencer le vote des Français. Chacun parle de l’amélioration des services publics, d’autres insistent sur la transformation des transports en commun afin de limiter le trajet entre le domicile et le lieu de travail. Le petit commerce souhaite être aidé mais les terrasses des cafés, bars ou restaurants ne peuvent plus être ni chauffés ni climatisées depuis le 31 mars, selon un décret publié en application de la loi portant sur la lutte contre le dérèglement climatique. Comme il fallait s’y attendre les consommateurs sont mécontents !

Un tsunami économique risque de provoquer de gros dégâts au niveau de la population. Les routiers lèvent le pied contre la flambée des prix des carburants.  Le pouvoir d’achat se fait attendre.

Le choc de la guerre en Ukraine impacte sur le quotidien des Français. Les prix flambent dans le domaine alimentaire. Le pain, les pâtes, les produits à base de blé viennent pour ⅓ de Russie et d’Ukraine et bien sûr les exportations ne sont plus assurées.

Le risque réel est qu’à la crise économique s’ajoute comme de 2017 à 2019 un chaos social et politique avec le retour des « gilets jaunes » qui avaient paralysé l’ensemble des régions françaises pendant de longs mois. Il est vrai qu’après de nombreux défilés et des manifestations, ces gilets jaunes ont toujours l’impression de n’avoir pas obtenu de réponses à leurs revendications elles aussi axées sur le pouvoir d’achat et la vie chère.

 

Les agriculteurs, un électorat très convoité

La France métropolitaine compte 389 000 exploitations agricoles en 2022 soit quatre fois moins qu’en 1970. Malgré tout, les candidats à la présidentielle ont multiplié les marques d’empathie envers ces agriculteurs en se déplaçant, pour la plupart, au salon international de l’agriculture à Paris en février dernier.

Entre les stands d’exposition, les animaux de la ferme et de la dégustation de produits locaux, les politiques ont multiplié les déclarations. La suppression des pesticides, le développement des circuits courts ainsi que les aides ont été présentées à une corporation dont un ménage sur cinq vit sous le seuil de la pauvreté et qui souhaite également une réconciliation entre leur activité et l’écologie.

Le projet de « la ferme à la fourchette » semble excellent mais il faut compter avec les variations climatiques qui peuvent, en quelques minutes, anéantir une année de travail.

 

En route pour la dernière ligne droite

Nous n’avons jamais été aussi près du deuxième tour fixé le 24 avril. Après avoir satisfait aux dernières formalités comme l’examen méticuleux de leur patrimoine, tous les concurrents sont repartis en campagne en intervenant dans les radios et télévisions.

Les meetings se succèdent dans de grands espaces, comme le Palais des Sports, le Parc des expositions ou dans des salles de fêtes. Tous les soutiens sont réunis et présentés ce jour-là sous un tonnerre d’applaudissement pour impressionner le public. Les phrases chocs qui impriment un sentiment de certitude sont prononcées parfois en deux occasions afin que chacun comprenne que leur favori connait bien son sujet et qu’il possède déjà la stature présidentielle.

Tout est réglé comme du papier à musique. Afin d’éviter les batailles d’égos, le conseil constitutionnel a procédé à un tirage au sort afin d’attribuer les places pour les panneaux d’affichage de un à douze à chaque concurrent. Pour la campagne officielle, les temps de parole de chaque candidat ont été chronométrés à la seconde près. Décidément rien n’est laissé au hasard.

 

Qu’est ce qui peut faire changer d’avis les abstentionnistes ?

Les sondages réalisés depuis plusieurs mois par des instituts agréés prévoient un niveau record d’abstention identique à celui du premier tour entre 27 et 33%. Ce pourrait être le niveau le plus élevé d’abstention enregistré pour une élection présidentielle depuis celle du 22 avril 2002 avec 28,4%. Ce qui devrait faire changer l’avis des femmes de ne pas se présenter devant les urnes est une question de respect pour tous ceux et celles qui se sont battus pour imposer l’égalité hommes et femmes et notamment pour le droit de leur vote après de très longues batailles au sein de l’assemblée nationale. L’autre raison d’aller voter serait pour faire barrage à un candidat qui diffuse des idées extrémistes pouvant même aller jusqu’au racisme.

Le pouvoir d’achat qu’il faut rehausser et cette retraite repoussée à 65 ans pour ceux qui sont épuisés par un travail qui s’est attaqué à leur santé physique et morale, développe la volonté de ceux qui ne veulent pas connaître une fin de vie pénible.

Toutes les petites phrases sont scrutées et c’est bon signe. Cela pourrait ramener les indécis vers le bureau de vote. Le 10 avril au soir il n’est resté plus que deux candidats une femme et un homme, Marine Le Pen d’extrême droite et Emmanuel macron, le tenant du titre, qui présentent soit un bilan, soit des propositions d’avenir qui pourraient séduire.

 

Un grand débat pour choisir ?

Depuis plus de soixante ans un débat télévisé est organisé devant les caméras de la télévision. Tout est prévu, la longueur de la table, les lumières des studios et même la place du verre d’eau proposé aux candidats. Ce débat peut faire basculer les tendances dans un sens ou de l’autre. En 2017 Marine Le Pen et Emmanuel Macron étaient déjà face à face. Ce fût catastrophique pour la candidate d’extrême droite qui laissa s’envoler toutes les chances du succès. Plusieurs thèmes étaient prévus, le pouvoir d’achat, sujet sensible, l’internationale, l’emploi, la santé, l’éducation. Avant le premier tour Marine Le Pen avait douze points de retard sur l’actuel Président de la République. Avant le grand débat l’écart s’est resserré de 47 à 53%. Bien sûr de nombreux paramètres entrent en jeu.

La personnalité des deux candidats, la façon de s’exprimer et la stature. Les petites phrases vont être passées au peigne fin. Jusqu’à dimanche les deux candidats vont essayer de convaincre les électeurs de Jean Luc Mélenchon de la « France Insoumise »

 Arrivé en troisième position au premier tour et qui prépare déjà les législatives. Le temps semble court mais il est encore possible de convaincre les indécis.

Dimanche soir, Emmanuel Macron sera reconduit dans ses fonctions ou Marine Le Pen accèdera à la plus haute marche après deux précédentes tentatives d’accession à la Présidence de la République Française. Même aux Seychelles cette élection est suivie avec beaucoup d’intérêt.

 

Francis Herbet

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