Opérations Sea Shield I & II : |29 July 2025
Une saisie importante de drogues dans l’Océan Indien occidental grâce à une coopération maritime régionale renforcée
Les opérations Sea Shield I & II, menées sous la coordination du Centre régional de coordination des opérations (CRCO) et du Centre régional de fusion d’informations maritimes (CRFIM), ont abouti à l’une des plus importantes saisies de stupéfiants de ces dernières années dans l’Océan Indien occidental. Ces opérations s’inscrivent dans le cadre de l’Architecture régionale de sécurité maritime (ARSM).
Entre mai et juin 2025, plus de 1,5 tonne de drogues ont été interceptées, notamment 770 kilos d’héroïne et de méthamphétamine au large du Sri Lanka, ainsi que 310 kilos dans les eaux du Mozambique. Ces saisies marquent une avancée majeure dans la lutte contre les réseaux transnationaux de narcotrafic opérant dans la région.
Une mobilisation régionale sans precedent
Le succès des opérations Sea Shield repose sur une coopération régionale renforcée, un partage de renseignements en temps réel et un pilotage opérationnel stratégique assuré par les deux centres régionaux. Plus de dix pays y ont pris part, dont les membres de l’ARSM – Seychelles, Maurice, Kenya, Madagascar, Comores – aux côtés de partenaires régionaux clés comme l’Inde, le Sri Lanka, les Maldives, la Tanzanie et le Mozambique.
L’initiative a été soutenue par le programme Safe Seas Africa (SSA), mis en œuvre par la Commission de l’Océan Indien (COI) et financé par l’Union européenne, soulignant l’importance de la collaboration entre partenaires régionaux et internationaux pour sécuriser les voies maritimes stratégiques.
Une traque coordonnée en haute mer
L’opération visait la surveillance et l’interception de trois boutres iraniens – GALVATRON, IGOR et EJECTOR – suspectés de jouer un rôle central dans un vaste réseau transnational de trafic de drogues. Grâce à une combinaison de surveillance aérienne, de patrouilles navales et côtiers et d’un échange d’informations quasi instantané, les mouvements des navires ont été suivis sur des milliers de milles nautiques.
Malgré des conditions météorologiques difficiles liées à la transition de la mousson, plusieurs actifs nationaux ont joué un rôle crucial : le MCGS Valiant (Maurice), l’avion Dornier des Seychelles, ainsi que plusieurs navires de la marine srilankaise ont permis d’identifier, poursuivre et intercepter les cibles. L’analyse continue des mouvements en mer menée par le CRFIM a été déterminante pour affiner la prise de décision et renforcer la connaissance du domaine maritime (MDA) tout au long de l’opération.
Une avancée stratégique pour la sécurité maritime régionale
Cette opération a démontré l'efficacité d'une approche collective et intégrée de la sécurité maritime. Elle a également permis de renforcer la confiance entre États et de confirmer le rôle du CRCO en tant que centre opérationnel régional de référence.
« Sea Shield démontre que lorsque la région agit de manière coordonnée, elle peut atteindre des résultats significatifs face aux menaces maritimes transnationales », a déclaré le Capitaine Sam Gontier, directeur du CRCO. « Son succès repose sur la qualité du renseignement, la confiance entre acteurs et une réponse collective structurée sous une architecture de sécurité commune. »
Au-delà des résultats tactiques, l’opération a mis en lumière plusieurs axes d’amélioration : la nécessité de cadres juridiques clairs pour les interceptions en mer, le déploiement de juristes embarqués pour appuyer les procédures post-saisie, et le renforcement des capacités de surveillance aérienne.
Une étape déterminante vers l’autonomie sécuritaire régionale
Les résultats des opérations Sea Shield I & II marquent un tournant dans la gouvernance maritime régionale, ouvrant la voie à de futures opérations concertées, à une intégration renforcée des systèmes de surveillance, et à un engagement politique accru en faveur de l’ARSM. Cette réussite illustre une transition vers un modèle de sécurité maritime dirigé par les pays de la région, moins dépendant de l’intervention extérieure. Le CRCO et le CRFIM remercient l’ensemble des pays, institutions et partenaires impliqués dans l’opération. Celle-ci constitue une référence en matière de coopération maritime et contribue activement à bâtir un Océan Indien occidental plus sûr, plus résilient et plus solidaire.
Communiqué de la COI