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Les Seychelles et les Jeux Olympiques de Paris 2024 |11 April 2023

Les Seychelles et les Jeux Olympiques de Paris 2024

Né le jour exact de la première bombe atomique de l’histoire, Yoshinori Sakaï a été choisi pour allumer la flamme Olympique

Le Néerlandais AnTon Geesink provoque un deuil national à Tokyo

 

● Quatre titres pour Don Schollander

 

Déjà candidate à l’organisation des Jeux de 1940, Tokyo a dû attendre 1964 pour recevoir ce qui est devenu le plus grand évènement planétaire malgré les conflits armés dans ce pays asiatique qui était en guerre contre la Corée et la Chine, arbitré par les Etats-Unis.

Les Japonais sont particulièrement motivés et attachés à des symboles. Pas revanchards, les Nippons font passer la flamme Olympique par New-York. C’est le maire de cette ville qui passe le flambeau à Jesse Owens, le héros de Berlin en 1936, champion Olympique du 100m, 200m, longueur et relais 4x100m.

 

Un autre symbole et un autre témoignage !

Le jeune Yoshinori Sakaï, né le jour exact de la première bombe atomique de l’histoire, a été choisi pour allumer la flamme Olympique.

Cette bombe fût lâchée sur la ville d’Hiroshima située sur la côte Nord de la mer intérieure de Seto sur l’île de Honshu, la plus grande île de l’archipel japonais.

Le 6 août 1945 la bombe éclate sur 90000 bâtiments de la ville. 75 000 personnes sont tuées de façon instantanée. Avec ceux qui vont mourir les jours suivants ce sont 250 000 décès qui seront provoqués par cette bombe atomique.

 

Le judo et le volley-ball font leur apparition

Quatre-vingt-quatorze (94) pays ont décidé de franchir les océans. 5 140 athlètes vont donc participer aux compétitions dans 19 sports différents.

Au cours de la dernière Olympiade, il faut retenir l’élection de John Fitzgerald Kennedy qui devient le 35ème Président des États Unis le 8 novembre 1960. Trois ans après, presque jour pour jour, le 22 novembre 1963, le Président Kennedy est assassiné à Dallas.

Le 28 août 1963 lors d’une marche pacifique à Washington conduite par Martin Luther King contre les discriminations raciales, 200 000 personnes écoutent le pasteur noir lancer le célèbre « J’ai fait un rêve ».

Quatre ans après son titre Olympique à Rome, Cassius Clay bat Sonny Liston pour le titre mondial des poids lourds. Une belle carrière s’annonce pour un homme qui n’a que 22 ans.

 

Le Néerlandais Anton Geesink provoque un deuil national

Lorsqu’ils ont déposé leur candidature pour l’organisation de la 18ème Olympiade les Japonais ont souhaité que le judo, leur sport national, soit retenu dans le programme.

Les compétitions ont eu lieu à Nara, l’ancienne capitale du pays dans la Nippon Budokan hall, une salle couverte digne de la période des Yans du Xème siècle avec un joli toit à pagode.

Bien avant les Jeux, les journaux et les télévisions réservaient leur « une » à cet évènement historique. C’est bien sûr le tournoi « toutes catégories » qui provoqua cet intérêt. Tous les Japonais étaient derrière Akio Kaminaga l’idole de tout un peuple.

En finale de ce tournoi, le Japonais de 100 kilos se heurtait au Néerlandais Anton Geesink professeur de judo à Ukrecht. Dès sa montée sur le tatami le Hollandais de plus de deux mètres et 117 kilos faisait preuve de calme et impressionnait immédiatement de par son calme et sa détermination. La salle était calme. Les spectateurs japonais retenaient leur souffle. Kaminaga solidement planté sur ses jambes tenta plusieurs attaques brusques sans pour cela faire trembler son adversaire. Geesink projeta Kaminaga au sol et puis ce fût l’immobilisation qui mettra fin à son calvaire.

Kaminaga se relevait baissait la tête… et se mettait à pleurer. La salle occupée pratiquement par des Japonais observa un grand silence accompagné de pleurs émouvants.

Lors de la cérémonie du podium et de la montée des drapeaux avec celui-ci de la Hollande au-dessus de celui du Japon ce fût un moment triste pour tous les spectateurs.

Dans les jours qui ont suivi les Japonais ont vécu de véritables jours de deuil qui ont marqué tout le pays.

 

Quatre titres pour Don Schollander en natation

La natation est aussi une discipline sportive prisée par les Japonais. Malheureusement pour leurs supporters, les Nippons n’ont pas gagné l’or Olympique. L’homme qui s’est mis en évidence est Américain, Donald Schollander médaillé d’or sur 100m, 400m et en relais 4x100m et 4x200m.

Toute la délégation française s’était déplacée au bord de la piscine pour encourager Alain Gottvalles. Ce dernier était le recordman du monde du 100m. Alain avait pris un bon départ mais quelques mètres plus loin il n’était plus que second. Pour être parti trop vite le recordman du monde rata le coche et n’arrivait même pas à décrocher une médaille. Voilà ce qui arrive lorsque l’on vend la « peau de l’ours avant l’avoir tuée ». Toute la délégation française est donc repartie très triste pour elle mais surtout pour le sympathique Alain Gottvalles, l’un des plus grands nageurs français.

Il en fût de même avec Michel Jazy sur 5 000m piste en athlétisme. Parti trop loin de l’arrivée pour une course en tête beaucoup trop rapide, le champion français en terminant quatrième laissait l’Américain Robert Schul remporter la victoire qui lui était promise sur ce 5 000m couru sous une pluie battante.

 

Le sport rapproche les peuples

La finale du 100m a été de toute beauté sous les yeux de Jesse Owens toujours aussi populaire depuis ses succès de Berlin en 1936 et de l’Allemand Armin Hary vainqueur du 100m à Rome en 1960.

La plus courte des distances de l’athlétisme a donné lieu à une séance de géopolitique.

Les USA et Cuba sont en état de guerre froide et le hasard a décidé que les deux finalistes de ces pays allaient mettre les pieds dans les startings- blocs seulement séparés de cinquante centimètres par une ligne blanche.

A peine la ligne d’arrivée franchie Robert Hayes (USA) vainqueur et Enrique Figuerola son second se serraient une franche poignée de  main et une accolade. Alors le sport est-il plus fort que la plus fine des diplomaties ?

 

Valery Brumel pour l’honneur de l’Ukraine

La hauteur est une spécialité soviétique et américaine. En 1960 à Rome l’Américain John Thomas, le premier homme à passer 2m20 étant trop sûr de sa réussite et il ne se méfiait pas des Soviétiques. Robert Shavlakadze s’était imposé avec 2m16.

A Tokyo Valery Brumel venu enrobé de son statut de recordman du monde (avec 2m28) remporte le titre avec 2m18m, vainqueur aux essais devant John Thomas. Durant cette période le saut en hauteur a beaucoup évolué. Le jeune Valery Brumel est promis à un grand avenir.

 

Vlassov et Jabotinski avec plus de 200 kilos à bout de bras

A Rome nous avions été impressionnés par les haltérophiles et les barres impressionnantes soulevées par des sportifs qui mériteraient d’être mieux mis en lumière. Nous revoyons le panneau indiquant 200 kilos et une barre d’haltérophilie seule sur un épais plancher. Yuri Vlassov est arrivé, s’est installé debout face à la barre, remontant ses bretelles, frottant ses semelles de chaussures, puis prenant une espèce de talc qu’il s’appliquait sur les mains. Les préliminaires semblant terminées, cet ingénieur de métier se relevait, regardait à nouveau le panneau avec 200 kilos, frottait à encore une fois ses chaussures, prenait la barre puis la lâchait en inspirant profondément. Pas un bruit dans la salle. Chaque spectateur était devenu acteur. Vlassov s’accroupit à nouveau le regard lointain. Le public suit tient une barre imaginaire et retient son souffle. Vlassov va soulever la barre, le public aussi. Ces quelques secondes semblent interminables. Un cri, un souffle puissant et… la barre est au bout des bras, Yuri Vlassov explosait… de joie. Notre homme semble invincible. Il y avait dans la salle 2 000 privilèges qui eux aussi, ont battu un record du monde ! Quatre ans après Rome, l’invincible est battu par son compatriote de l’époque mais Ukrainien de cœur, Léonid Jabotinski, auteur d’un splendide 217,5 kilos à l’épaulé-jeté.

 

Dawn, Kathy et Kiki

Notre retour à la piscine nous réserve de belles surprises. La fantasque Australienne Dawn Fraser est devenue un véritable phénomène. Après Melbourne, Rome et maintenant Tokyo cette jeune femme de trente ans réalise un triplé huit ans après sa première victoire. Issue d’une famille pauvre de Sydney, Dawn est devenue une championne nationale dès l’âge de onze ans. C’est à Adelaïde sous la direction du célèbre Harry Gallagher qu’elle préparera ses succès futurs. Le 23 octobre 1962, Dawn deviendra la première femme à descendre sous la minutes puis quatre jours plus tard en 58’’9.

Il est bien évident que la délégation française s’était déplacée à la piscine pour encourager leur compatriote Christine Caron qui avait battu le record du monde du 100m dos quatre mois avant allait se heurter à l’Américaine Cathy Fergusson. Ce fût une course de toute beauté entre deux jeunes filles de seize ans. L’Américaine devançait la Parisienne de 2/10 de seconde. Après quelques instants de déception la nageuse française rejoignait la nouvelle championne pour faire la fête avec les sportifs de toutes spécialités sportives.

 

Abebe Bikila conserve son titre sur le marathon

L’Ethiopien Abebe Bikila a encore surpris le monde d’athlétisme. Moins de deux mois avant la course, le sergent de la garde du Negus, l’empereur de son pays, l’Ethiopien Bikila a été opéré de l’appendicite, onze jours après cette intervention chirurgicale Bikila reprenait l’entraînement - soit 60 jours avant les Jeux.

Utilisant un rythme soutenu, le tenant du titre est remonté sur l’Australien Ron Clarke et a franchi la ligne d’arrivée dans un état de fraicheur remarquable.

En conférence de presse, Bikila annonçait qu’il ne courrait plus pieds nus et qu’il avait acheté des chaussures au village Olympique. C’est avec ces petits détails que les grands champions se forgent une légende !

 

Francis Herbet

 

 

 

 

 

 

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