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L’année 2022-- quelques événements marquants dans le monde |30 December 2022

Contestation en Iran, remise en cause du droit à l’avortement aux États-Unis, multiplication des catastrophes liées au réchauffement climatique, le confilt en Ethiopie  qui persiste… voici  quelques événements marquants de l’année 2022 dans le monde.

Revirement sur l’avortement aux États-Unis

Une manifestation dénonçant la fragilisation du droit à l'avortement aux États-Unis, à Atlanta en Géorgie, en mai 2022.

En juin, la Cour suprême des États-Unis rend à chaque État la liberté d’interdire les avortements sur leur sol, en enterrant l’arrêt emblématique « Roe v. Wade » de 1973. Après cette volte-face, une vingtaine d’États interdisent totalement ou limitent profondément le droit à l’interruption volontaire de grossesse, et ce sujet s’impose parmi les thèmes de la campagne des élections de mi-mandat.

En novembre, celles-ci ne débouchent pas sur la « vague » conservatrice qui était attendue par les soutiens de l’ancien président Donald Trump. Les démocrates conservent le contrôle du Sénat, et les républicains ne remportent qu’une courte majorité à la Chambre des représentants.

Donald Trump annonce malgré tout dans la foulée sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. La bataille pour l’investiture républicaine promet d’être âpre, avec plusieurs autres candidats potentiels, dont le gouverneur de Floride Ron DeSantis, étoile montante de la droite dure américaine.  

La candidature de l’ex-président pourrait par ailleurs être entachée par d’éventuelles poursuites judiciaires, un procureur spécial ayant été nommé en novembre pour s’occuper de deux des nombreuses enquêtes le visant.

 

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Une manifestation dénonçant la fragilisation du droit à l'avortement aux États-Unis, à Atlanta en Géorgie, en mai 2022

 

 

L’année 2022 voit se multiplier les catastrophes liées au réchauffement climatique

L’été est le plus chaud jamais enregistré en Europe, records de températures et canicules provoquant sécheresse et dramatiques incendies (plus de 660 000 hectares de forêts brûlés de janvier à la mi-août dans l’UE, un record). Les glaciers des Alpes enregistrent une perte record de masse de glace.

Au moins 15 000 décès sont directement liés à cette chaleur sur le vieux continent, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).  

La Chine bat également des records de chaleur en août, et la sécheresse menace de famine la Corne de l’Afrique.

Incendies et déforestation atteignent de nouveaux records en Amazonie brésilienne.

Au Pakistan, des inondations historiques liées à une mousson hors norme tuent plus de 1700 personnes et déplacent huit millions de personnes alors qu’un tiers du pays est sous l’eau. Si les projections pour cette année se confirment, les huit années de 2015 à 2022 seront les plus chaudes jamais enregistrées, s’alarme l’Organisation météorologique mondiale (OMM).  

Après des négociations difficiles, la conférence de l’Onu sur le climat (COP27) se termine le 20 novembre à Charm el-Cheikh (Égypte) avec un compromis sur l’aide aux pays pauvres affectés par le changement climatique, mais aussi sur un échec à fixer de nouvelles ambitions pour la baisse des gaz à effet de serre.

 

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Des inondations historiques liées à une mousson hors norme au Pakistan

 

 

Révolte antivoile durement réprimée en Iran

Le 16 septembre, Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décède à l’hôpital, trois jours après son arrestation par la police des mœurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique, imposant aux femmes le port du voile en public.

Sa mort déclenche une vague de manifestations à travers l’Iran, sans précédent depuis la Révolution islamique de 1979.  

Les jeunes femmes sont à l’avant-garde de la contestation, certaines retirant et brûlant leur foulard en défiant les autorités sur des vidéos.  

Les manifestations pour la liberté des femmes se transforment progressivement en un mouvement plus large dirigé contre le régime islamique, gagnant les rues, les universités et même les écoles, malgré la répression. Les autorités font état de plus de 300 morts, une ONG basée en Norvège en recense au moins 448.

Début décembre, le pouvoir fait un geste envers les manifestants, en annonçant la dissolution de la police des mœurs.

 

Chine : sacre de Xi et contestation du « zéro COVID-19 »

Le président chinois Xi Jinping est reconduit en octobre à la tête du Parti communiste, à l’occasion du 20e congrès du PCC, s’entourant de fidèles alliés pour devenir le dirigeant le plus puissant de la Chine moderne.

Pendant une décennie à la tête du pays, Xi Jinping a affiché un désir de contrôle, s’immisçant dans la quasi-totalité des rouages du pays, et essuyé des critiques internationales sur les droits de la personne.

Il entretient aussi une rivalité exacerbée avec les États-Unis.

Les tensions dans le détroit de Taïwan atteignent leur plus haut niveau depuis des années, à la suite de la visite de la présidente de la Chambre américaine des représentants Nancy Pelosi début août dans l’île autonome.

La Chine procède en représailles à des manœuvres militaires terrestres et maritimes sans précédent depuis le milieu des années 1990. Et le président américain Joe Biden affirme que ses troupes défendront Taïwan si l’île venait à être envahie par la Chine.

La stratégie « zéro COVID-19 » du pays, entraînant des confinements de quartiers ou villes entières dès l’apparition de foyers, déclenche fin novembre des manifestations d’une ampleur inédite depuis des décennies. Les autorités y réagissent par la répression, mais aussi par un assouplissement de leur politique sanitaire.

Destins contrastés de l’extrême droite

Après quatre années au pouvoir, le président d’extrême droite du Brésil, Jair Bolsonaro, est battu de justesse par l’icône de la gauche Luiz Inácio Lula da Silva à l’élection présidentielle du 30 octobre, au terme d’une campagne délétère.  

Lula, qui avait connu la prison pour corruption (2018-2019) avant de voir ses condamnations annulées par la justice, effectuera officiellement son retour au sommet de l’État brésilien le 1er janvier 2023. Son succès semble consacrer le retour en puissance de la gauche en Amérique latine.

En Europe en revanche, les ultraconservateurs engrangent des succès retentissants aux élections législatives dans plusieurs pays, à commencer en avril par la quatrième victoire d’affilée du parti du dirigeant nationaliste hongrois Viktor Orban.

En France, le Rassemblement National (extrême droite) de Marine Le Pen réalise une percée historique en juin, devenant le premier parti d’opposition à l’Assemblée nationale, où le chef de l’État Emmanuel Macron perd la majorité absolue.

Le parti nationaliste et anti-immigration, les Démocrates de Suède (SD) est le grand gagnant des élections de septembre, devenant la deuxième force politique du pays.

En Italie, Giorgia Meloni remporte une victoire historique en septembre avec son parti post-fasciste Fratelli d’Italia, et est nommée en octobre chef de gouvernement.

 

Espoir de paix en Éthiopie

Après deux ans de conflit, le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités rebelles de la région du Tigré (nord) signent le 2 novembre à Pretoria un accord de « cessation des hostilités », censé mettre fin à une guerre décrite par des ONG comme l’« une des plus meurtrières au monde ». Après cinq mois de trêve, les combats avaient repris fin août.

Le conflit opposant depuis novembre 2020 l’Éthiopie, appuyée notamment par des forces de l’Érythrée voisine, aux autorités rebelles du Tigré a été marqué par de possibles crimes contre l’humanité commis par « toutes les parties » selon l’Onu. Il a déplacé plus de deux millions d’Éthiopiens.  

Outre un désarmement des rebelles, l’accord de paix doit notamment permettre l’acheminement d’aide humanitaire au Tigré, quasiment coupé du monde et dont les six millions d’habitants sont privés de nourriture et de médicaments depuis plus d’un an. Le premier convoi d’aide depuis fin août arrive le 16 novembre.

 

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Des officiers des forces spéciales de la région Ahmara à Lalibela, en Ethiopie en janvier 2022

 

L’exclusion des femmes est une catastrophe pour l’Afghanistan - Onu Femmes

 

Le Conseil de Sécurité de l’Onu a dans une déclaration prononcée le 27 décembre, se dit profondément alarmés par des mesures contre les femmes afghanes. Pour sa part, Sima Bahous, Directrice d’Onu Femmes, a condamné sans réserve un acte d’une « misogynie implacable » qui représente « une catastrophe » pour l’Afghanistan. 

Les Etats siégeant au Conseil de sécurité se sont dit  « profondément alarmés » par les informations selon lesquelles les Taliban ont suspendu l’accès des femmes et des filles aux universités, après  avoir procédé à une interdiction du même type dans les écoles secondaires.

Demandant aux Taliban de revenir rapidement sur ces politiques et pratiques qui représentent « une érosion croissante pour le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales », le Conseil a aussi exprimé sa profonde préoccupation devant l’interdiction faites aux femmes de travailler dans les Organisations non-gouvernementales (ONG) en Afghanistan, des restrictions qui à ses yeux sont « contraires aux engagements pris par les Taliban envers le peuple afghan ainsi qu’aux attentes de la communauté internationale ». 

Un acte d’une misogynie implacable 

Dans un communiqué distinct, Sima Bahous, Secrétaire générale adjointe et Directrice exécutive d’ONU Femmes, a condamné sans réserve le bannissement des Afghanes des universités qu’elle décrit comme une nouvelle violation flagrante des droits des femmes et des principes humanitaires par le gouvernement de facto et un acte « d’une misogynie implacable, une attaque virulente contre les femmes, leurs contribution, leurs liberté et leur voix ». 

« En empêchant les femmes de contribuer aux efforts des organisations humanitaires, les Taliban ont en fait suspendu l’aide à la moitié de la population afghane, aide dont elle dépendait et sans laquelle elle ne survivra pas » a-t-elle protesté, rappelant que 11,6 millions de femmes et de filles ne reçoivent plus d’assistance vitale et que les ménages dirigés par des femmes, qui représentent près d’un quart des ménages en Afghanistan, n’ont nulle part où aller et aucun moyen de subsistance. 

Tous les services destinés aux femmes sont affectés 

La Directrice d’Onu Femme a souligné que de nombreuses ONG nationales et internationales ne peuvent pas fonctionner sans leur personnel féminin. Tous les services destinés aux femmes sont donc affectés, y compris leur accès à l’eau, à l’assainissement, à l’hygiène, à la protection, à la santé mobile, à la nourriture, au logement et aux moyens de subsistance. 

De plus, cette situation accroit encore selon elle la vulnérabilité des femmes et des filles déjà à risque, car les services destinés aux survivantes de la violence ou visant à prévenir l’exploitation et les abus sexuels sont fermés et des milliers d’enfants et de familles qui dépendaient des revenus que rapportaient les femmes chargées de l’aide humanitaire  sont maintenant encore plus démunis.   

« Nous resterons en Afghanistan » 

Sima Bahous a déclaré qu’il ne peut y avoir « plus grande catastrophe face à une crise humanitaire que de supprimer la contribution de la moitié de la population à la résolution des défis redoutables que rencontre  l’Afghanistan ». Pleinement solidaire des femmes et des filles d’Afghanistan, ONU Femmes réitère sa condamnation totale de l’effacement et de l’oppression continus des femmes et des filles afghanes de la vie publique et « marque son indignation face à ce nouvel acte de cruauté ».   

« Les autorités de facto doivent savoir que leurs actions sont et seront toujours scrutés par la communauté internationale », a-t-elle prévenu. « Onu Femmes a pleinement poursuivi sa mission en Afghanistan, et nous y resterons, mettant tout en œuvre pour que les femmes et les filles retrouvent leur place afin de contribuer à l’avenir de l’Afghanistan, et que leurs droits soient rétablis, protégés et respectés ». 

 

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Au centre d'autonomisation des femmes de l'Onu à Kaboul, Afghanistan

 

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