Follow us on:

Facebook Twitter LinkedIn YouTube

Domestic

Comité de pilotage du réseau SEGA – One Health : |10 December 2022

La santé de l’Indianocéanie au cœur des échanges

 

L’Unité de veille sanitaire de la Commission de l’Océan Indien (COI) a organisé du 28 novembre au 2 décembre le Comité technique régional (CTR) et le Comité de pilotage (COPIL) du réseau régional de surveillance épidémiologique et gestion des alertes (SEGA - One Health). Cette semaine de rencontres était l’occasion de faire le point sur les actions menées en faveur de la santé publique régionale mais aussi d’acter le plan de travail pour les deux années à venir.

Une cinquantaine de représentants des États membres de la COI et du réseau SEGA ‒ One Health, de l’Unité de veille sanitaire de la COI et des partenaires institutionnels et techniques se sont réunis du 28 novembre au 2 décembre. L’objectif de cette semaine d’échanges était double. Dans un premier temps a eu lieu un échange technique sur les sujets d’intérêts majeurs, avant de se pencher sur le bilan de l’année écoulée, les besoins des États membres et la programmation pour les deux années à venir.

Ce Réseau SEGA - One Health, qui regroupe plus de 300 professionnels de santé de l’Indianocéanie, est une plateforme de référence de coopération sanitaire, prônant l’approche One Health : « [La COI] s’est armée d’une approche globale innovante en matière de santé publique, en intégrant santé humaine, animale et environnementale en une « seule santé », et ceci, face au contexte sanitaire difficile exacerbé par la pandémie du Covid-19, sans parler des nouveaux risques sanitaires actuels liés au changement climatique », a rappelé le Général Richard Rakotonirina, ministre de la Défense nationale, ministre des Affaires étrangères p.i. et président du Conseil des ministres de la COI.

Maintenir le renforcement des capacités de surveillance et de riposte face

Depuis 2009, le réseau SEGA – One Health œuvre pour le renforcement des capacités de surveillance et de riposte de l’Indianocéanie. Ce COPIL a été l’occasion de démontrer l’utilité concrète de cette plateforme régionale, plus particulièrement sur l’année 2022 : la réponse Covid-19, le renforcement de la surveillance entomologique, la mise en place de plateformes nationales One Health, la digitalisation de la surveillance, les formations en épidémiologie de terrain, en biosécurité et bio sûreté des laboratoires ou encore la surveillance communautaire, etc.

« Les maladies à potentiel épidémique ne cessent de côtoyer le quotidien de la population. La Covid-19, le paludisme, les arboviroses ou encore les maladies climato-sensibles […]. » C’est pourquoi « nous nous devons de maintenir notre vigilance et améliorer notre capacité de riposte », a rappelé le ministre de la Santé publique de Madagascar, Prof. Zely Arivelo Randriamanantany.

Il s’agit, en effet, de renforcer la résilience de l’Indianocéanie en étant mieux préparés pour faire face aux défis sanitaires. Pour Mathieu Thenaisie, directeur ajoint de l’AFD pour Maurice et les Seychelles : « Apprendre à faire face aux épidémies, c’est également s’imposer collectivement une approche territoriale régionale, reconnaissant une certaine convergence des vulnérabilités […]. L’expérience de la dengue, du Chikugunya ou de Zika, démontrant que les virus ne connaissent pas les frontières humaines, a ainsi amené la COI à structurer le réseau SEGA - One Health, dont l’existence s’est avérée si cruciale au moment de l’émergence de la Covid-19. »

Le Secrétaire général de la COI, Pr. Vêlayoudom Marimoutou, a d’ailleurs souligné que la santé publique est un pré-requis au développement durable de la région : « En veillant à améliorer la santé de l’Indianocéanie, nous contribuons également à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’économie, l’éducation et la formation, l’innovation, l’adaptation au changement climatique, et bien d’autres ! […] la santé est un bien public mondial au cœur de notre résilience. »

Antibiorésistance, maladies non transmissibles, maladies climato-sensibles et recherche opérationnelle

S’articulant autour de divers Pôles thématiques d’excellence, le réseau SEGA - One Health veille à la pertinence de ses champs d’activité, tenant ainsi compte des sujets d’intérêt prioritaires pour les États membres de la COI et ce, afin d’assurer une réponse intégrée. « L’approche intégrée […] s’est davantage développée en 2022 […] par l’extension des domaines d’intervention : les maladies non transmissibles, la santé des plantes et la recherche opérationnelle après avoir intégré, depuis deux ans, le changement climatique et ses impacts sur la santé », a indiqué Anna Cichocka de la délégation de l’Union européenne à Madagascar et aux Comores.

Les recommandations émises lors de ces réunions permettront donc de baliser les activités prioritaires à mener pour les années à venir, avec notamment le développement de la recherche opérationnelle et d’un cadre de suivi-évaluation du réseau SEGA – One Health. Ce cadre permettra entre autres d’évaluer les résultats obtenus depuis le début du réseau SEGA - One Health.

La lutte contre les maladies non transmissibles (MNT) se verra renforcée via l’intégration de cette thématique dans les formations FETP mais aussi via l’amélioration des outils pour l’obtention de statistiques fiables et régulières via le logiciel DHIS2 (ndlr : système de gestion des informations sanitaires déjà utilisé par les États membres) ou encore par la recherche opérationnelle. De plus, l’élaboration d’un plaidoyer sur la prévention primaire sur la réduction des facteurs de risques, notamment pour le diabète, a été annoncée.

La lutte contre la résistance aux antibiotiques a également retenu l’attention des participants. En complément de la surveillance basée sur le laboratoire, s’ajoutent, entre autres, la prévention et contrôle des infections en milieu hospitalier, le renforcement des capacités, la sensibilisation au bon usage des antibiotiques mais aussi renforcement de la communication des risques (plaidoyer).

En ce qui concerne le risque vectoriel, l’objectif sera multiple : renforcer les capacités de lutte anti-vectorielle à l’échelle régionale et opérationnaliser la surveillance entomologique aux Comores, à Madagascar et aux Seychelles ainsi que la surveillance de la résistance des moustiques aux insecticides. Formations régionales, équipements, déploiement d’expertise, atelier régional et simulation de crises sont autant de moyens qui seront déployés pour y arriver.

Pour les syndromes et maladies climato-sensibles, l’accent sera mis sur la collecte, l’analyse et la capitalisation des données sur les maladies en lien avec les données climatiques. Cette thématique sera notamment abordée par la recherche opérationnelle en vue de disposer entre autres, d’outils de prédiction. Des manuels techniques et documents de plaidoyer sur les mesures d’anticipation et de riposte devant être déployées face aux risques sanitaires associés au climat seront également élaborés par le réseau SEGA - One Health. Et ce, en adéquation avec le contexte national et régional.

Outre les formations thématiques et renforcement de capacités prévus, d’autres perspectives ont été annoncées pour renforcer le partage d’informations, d’expertises et d’expériences : la collaboration avec d’autres réseaux régionaux de surveillance et riposte, dans un cadre de complémentarité et en accord avec la notion de santé globale, et enfin l’organisation d’un Congrès international One Health.

Initialement prévues jusqu’à fin 2023, les activités du réseau SEGA – One Health devraient s’étendre jusqu’à décembre 2024.

 

Communiqué de la COI

More news