Un moment pour dire MERCI aux enseignants ! |10 October 2020
A l'école primaire de Bel Eau
Cette année, tout comme la fête des enfants, la fête des enseignants était très tranquille dans les écoles. Vendredi à 10h00 pile, toutes les écoles, devait planter un arbre dans la cour de l’école pour marquer cette évènement.
Selon l’Unesco, « la pandémie de Covid-19 a considérablement accru les défis qui se posent partout dans le monde à des systèmes éducatifs déjà saturés. Il n’est pas exagéré d’affirmer que le monde se trouve à un carrefour et que nous devons, aujourd’hui plus que jamais, travailler avec les enseignants pour protéger le droit à l’éducation et le faire appliquer dans le nouveau contexte créé par la pandémie. Le leadership des enseignants dans le cadre des réponses aux crises n’est pas seulement un sujet d’actualité, il est essentiel dans la mesure où ces derniers ont contribué à assurer l’enseignement à distance, à venir en aide aux groupes vulnérables, à rouvrir les établissements scolaires et à atténuer les lacunes en matière d’apprentissage ».
Nous avons tous apprécié le rôle d’un enseignant, quand nos enfants étaient à la maison avec nous pour plus de six semaines de mars à mai et quand c’était à notre tour de devenir la ‘miss’ ou le ‘sir’ ! Une expérience que beaucoup hésite de la revivre !
Nous avons fait un petit tour dans quelques écoles pour voir comment les enseignants passaient leur journée.
A l’école primaire de Bel Eau on a rencontré la responsable de l’école, Mme Jane Laurette qui nous dit « qu’aujourd’hui nous n’avons aucun programme spécial pour les enseignants. Respectant les guidances de la santé, on ne peut organiser des fêtes. Mais, pendant le goûter, nous allons venir ensemble pour couper un gâteau ».
Deux membres du personnel, la plus jeune – Diane Guy et Mary June Ladouceur, la plus ancienne – avec la responsable de l’école ont eu l’opportunité de planter cet arbre symbolique.
Mme Ladouceur a passé 42 ans dans l’enseignement. « J’ai passé ces moments avec les enfants de la crèche seulement. J’ai appris beaucoup de choses. Mais c’est l’amour pour les enfants qui m’a fait rester. Je suis reconnaissante de l’appui des parents et beaucoup de mes élèves ont aussi pris l’enseignement comme leur métier. Dans ma classe j’ai aussi les petits enfants des élèves que j’ai enseignés. Il ne me reste qu’une année pour travailler et je conseille aux jeunes d’adopter l’enseignement comme un métier ».
La plus jeune des enseignant, Diane Guy, nous dit qu’elle adore ce qu’elle fait. « Cela fait 18 mois que je suis à l’école de Bel Eau. Depuis P4 je voulais devenir enseignante, mais j’ai eu des découragements. J’ai décidé de poursuivre mon rêve et maintenant je suis très contente de mon choix. J’aime voir les enfants désireux d’apprendre et j’aime rester avec les enfants ».
Nous sommes ensuite rendus à l’école de Plaisance Primaire où nous avons été accueillis par la responsable de l’école Thérèse Athanase. Il était 9h15 du matin. « Actuellement, les enseignants sont tous en classe avec leurs étudiants. Mais après la pause du goûter, nous aurons une session spéciale pour les enseignants où je leur ai préparé une surprise. Entre 13h00 et 13h30, les responsables des classes ont préparé des petites activités pour leurs enseignants », a dit Mme Athanase.
Avec cette nouvelle réalité, Mme Athanase ajoute que « cette semaine s’est écoulée sans grande activité. Nous avons continué avec l’enseignement normal, car nous avons perdu deux jours en septembre. Plaisance primaire a 65 enseignants ».
L’enseignement n’est pas seulement un métier. « Vous devez aussi avoir une dévotion et c’est une vocation que vous ressentez à un très jeune âge. Ce sera un métier que vous allez adorer. L’enseignement est très promettant. Quand j’étais jeune je voulais devenir enseignante et j’ai commencé comme ‘supply teacher’ en 1987 et je me suis donnée à fond dans mon métier. En 2000 j’ai poursuivi mes études à l’Institut National de l’Education (NIE) et ensuite j’ai décroché une bourse pour continuer mes études en Australie. Quand je suis retournée j’ai continué dans l’enseignement et j’ai été promu et maintenant je fais une maitrise aussi. L’enseignement est très prometteur et j’encourage les jeunes à joindre ce parcours ».
A Mont Fleuri Primaire, nous sommes arrivés juste à temps pour l’activité du jour. La responsable de l’école, Daniela Antat, nous avoue que « les enfants ont été sensibilisés sur le rôle des enseignants pendant la semaine. Les enseignants jouent un rôle important dans la société et c’est une carrière très noble ».
On ne peut oublier notre école exceptionnelle qui se trouve à Plaisance ! Nous étions accueillis par la directrice de l’Ecole Mme Heidi Quatre. L’école a 96 étudiants et accueille des enfants avec plusieurs types de déshabilités.
« Les enseignants dans notre école sont des personnes qui ont la qualification d’enseignants mais ils ont une valeur ajoutée. Beaucoup d’autres enseignants ou même le public, quand ils voient que nous avons parfois 5 à 8 enfants par classe, ils pensent que c’est un travail facile. Mais non ! Il faut de la patience et de l'amour pour mieux connaître les enfants et les accueillir chaque matin. Si vous n’avez pas de compassion et d’amour, vous ne pourrez travailler avec ces enfants. Les enseignants ici prennent soins de ces enfants comme si ils étaient leurs propres enfants. Nous avons remarqué les enseignants (25 en total) une fois employés ne quittent pas leur emploi ».
Mme Elisette Racombo a enseigné à l’école exceptionnelle pendant 31 ans et elle nous dit « Pour tenir 31 ans dans une école exceptionnelle nécessite un appel supplémentaire. Personnellement, cette école est comme ma deuxième maison. Même à la maison je pense à mes élèves. Travaillant à l’école exceptionnelle m’a aussi permis de développer d’autres aptitudes. Il y a plusieurs types de déshabilités et quand nous accueillons un enfant avec une déshabilité hors du commun, cela me pousse à faire des recherches pour mieux comprendre l’enfant et ses soucis. Vous devenez plus sensible aux sentiments des autres et vous veillez à ce que les enfants soient en sécurité et confortable ».
Le souci d’avoir des remplaçants est toujours présent à l’école exceptionnelle et l’appel est lancé aux jeunes de considérer cela comme un choix pour leur carrière.
On ne peut terminer notre article sans remercier les enseignantes et les enseignants qui jouent un rôle primordial auprès des enfants. Certains seront plus marquants que d’autres dans leur parcours scolaire ou carrément, dans leur cheminement de vie. Bien que ce ne soit pas une obligation, il n’est pas rare que des parents tiennent à exprimer leur gratitude, pour une occasion spéciale ou au terme d’une année scolaire. Comme parent, je remercie tous ces personnes qui ont fait de leur métier, leur vocation et qui s’occupent de nos enfants avec patience et compassion. MERCI !
Vidya Gappy
