La boxe est une pièce de théâtre dramatique qui la rend populaire |01 September 2020
Le KO souvent redouté ou souhaité est le Roi du ring
Lorsque les Seychelles devinrent membres du Comité International Olympique afin de pouvoir participer aux Jeux de Moscou, le grand public, surtout le connaisseur découvrit des athlètes bien structurés qui allaient par la suite se distinguer dans les compétitions qui suivirent comme les Jeux des îles de l’Océan Indien, les Jeux de la Francophonie ainsi que dans les championnats continentaux.
Sans faire d’injures ou de critiques inopportunes, il faut bien admettre que depuis plusieurs années le niveau de l’équipe nationale s’est affaibli.
Malgré tout, sans être d’un optimisme exagéré il semble qu’il soit possible de retrouver dans l’archipel des sportifs conquérants et pourvoyeurs de médailles pour la nation comme ce fût le cas lors des deux Jeux des îles de l’Océan Indien organisés sur le territoire seychellois en 1993 et 2011.
Pour cela il est indispensable de réaliser une véritable radiographie de la fédération. Des éducateurs et des pratiquants. Les champions sortent toujours au milieu d’un groupe élargi. Il faudrait peut-être envisager de développer la promotion auprès des enfants afin de réaliser une passerelle indispensable entre le monde scolaire et une adhésion à la fédération qui elle aussi doit participer à cette action auprès des jeunes souvent attirés par ce sport magnifique.
Apprendre la technique comme le musicien qui effectue quotidiennement ses gammes
Dans tous les sports la technique dépend du règlement. Pour apprendre et développer les gestes indispensables à la pratique il faut travailler les muscles et les articulations. Le travail devant la glace doit être effectué lors de chaque séance d’entraînement. Le pianiste même de réputation internationale doit s’astreindre chaque jour à entretenir la souplesse de ses doigts et répéter inlassablement ses gammes. Le boxeur doit lui aussi faire preuve de régularité et effectuer ce que lui est indispensable pour conquérir d’éventuels succès. La souplesse des pieds, les déplacements équilibrés, la mobilité du tronc, le port de tête et le couple « épaule poings » qui permet de défendre et attaquer sont programmés à chaque entraînement. La boxe est une discipline de pieds qui outre le déplacement, doit permettre l’équilibre débouchant sur l’esquive et la relance.
Après avoir appris à se mettre en garde, poing gauche en avant le boxeur doit protéger la tête et la mâchoire avec la main droite protectrice. L’avant-bras et le coude couvrent les organes vitaux. Pendant toute sa carrière le pugiliste doit s’adonner à des exercices spécifiques d’exécution lors de sa préparation. Bien sûr il existe encore beaucoup de possibilités techniques afin de devenir un vrai combattant notamment en percutant le sac de sable afin d’améliorer la puissance et la vitesse.
La boxe est un sport complet sur le plan de la condition physique. Le débutant comme le chevronné aura toujours besoin d’un éducateur et d’un entraîneur qui corrigeront tous les défauts techniques et peaufineront sa condition physique, son alimentation et sa récupération. Les catégories de poids obligent le boxeur à utiliser régulièrement sa balance afin de ne pas être obligé de lutter contre les kilos en trop et de respecter ce règlement.
Le punch, ce bien si précieux !
Chez les amateurs les combats durent trois rounds de trois minutes avec une minute de repos entre chaque reprise. Chez les professionnels la distance du match est de quatre à douze reprises notamment pour les championnats. Trois minutes, c’est long et il n’est pas pensable de monter sur un ring sans préparation. Cela risquerait de provoquer de graves problèmes de santé chez « les imprudents ». Le public se déplace en nombre partout dans le monde surtout si les « vedettes » sont au programme et bénéficient d’une réelle réputation. Ce fervent supporter va admirer les gestes techniques, la vitesse, la précision, les esquives. Dans son esprit ce passionné de sport va espérer une fin prématurée du combat qui se soldera par un KO. Beaucoup notamment « les âmes sensibles » refusent pourtant d’admettre qu’un sportif puisse se retrouver au sol sur un simple coup de poing. Par contre les puristes, tout du moins ceux qui aiment cette belle discipline apprécient le geste précis qui met un terme au combat.
Le KO est la plus belle action pugilistique mais elle peut être aussi dramatique lorsque le boxeur victime d’une avalanche de coups s’écroule au sol. En boxe aucun geste n’est inné seul le travail incessant permet la progression. La puissance des coups se travaille au sac de sable mais plus que la force de frappe c’est la vitesse d’exécution qui prime surtout si elle est accompagnée de la précision. Comme nous le signalions ci-dessus le rôle des pieds et du tronc est essentiel. Beaucoup de combattant se font remarquer de par leur « jeu de jambes » leur permettant d’être inaccessibles pour l’adversaire. Les mouvements latéraux et en torsion du tronc lorsqu’ils sont bien exécutés sont des atouts essentiels pour déstabiliser l’adversaire même le plus expérimenté et également… séduire les juges placés au pied du ring chargés de rendre une décision la plus précise possible.
Protéger la santé des boxeurs
Le ring est une enceinte ressemblant à un carré de cinq à six mètres de côté minimum et maximum. Le plancher qui supporte le ring doit déborder au minimum d’un mètre environ et être recouvert d’un feutre épais et d’une forte toile bien tendue afin d’amortir les chutes de chaque côté. Le ring est entouré de trois rangs de cordes. Sur le ring seuls les deux boxeurs et l’arbitre sont présents. Par contre à un ou deux mètres des cordes les soigneurs et ses aides sont prêts à intervenir entre les rounds pour colmater les petites blessures comme les coupures, les saignements de nez, et les arcades sourcilières. Les « aides » s’occupent du rafraichissement et de l’épongement. En aucun cas le soigneur ne doit parler à l’arbitre ni même encourager son boxeur, de façon vocale. Par contre cet entraîneur peut jeter « l’éponge ou une serviette sur le ring afin de demander à l’arbitre de stopper le combat notamment pour infériorité ».
Les juges chargés de rendre la décision se trouvent également autour du ring de même que le médecin de service qui aura, auparavant examiné tous les boxeurs participant à la compétition. Ce médecin peut intervenir sur le ring à la demande de l’arbitre principal afin d’examiner l’état physique d’un boxeur. Le « toubib » a la possibilité, pour raison médicale de stopper le combat. Une décision sera rendue en faveur de l’autre boxeur qui sera déclaré vainqueur sur blessure de son adversaire. La fédération de boxe protège avant tout ses combattants.
Le KO est le prince du noble art
La boxe est souvent considérée comme l’escrime du poing. Les coups mouchetés décrochés par un pugiliste agile tournant autour de son adversaire avec les appuis sur les avant pieds, les talons décollés du sol sont souvent très efficaces. Le plus beau KO est obtenu dans cette position si la vitesse et la puissance sont au rendez-vous. Il existe plusieurs KO tous impressionnants. Il y a ce coup délivré en début de combat face à un adversaire peu concentré.
D’autres KO peuvent être obtenus en « plongeant » immédiatement sur la faille de l’adversaire qui apprend à ses dépens qu’une faute est impardonnable au court d’un combat.
Le KO qui survient lorsque l’adversaire est en état d’infériorité est dangereux et peut laisser des traces sur l’organisme du malheureux « vaincu ». Dans ce véritable catalogue il ne faut surtout pas oublier le phénoménal uppercut du droit au foie qui suit un beau direct du gauche.
Ce couple fait beaucoup de ravages en combat.
Les fédérations sont très strictes et demandent à leurs arbitres d’être vigilants en ne laissant pas trainer un combat devenu inégal. Dorénavant un boxeur battu par KO devra attendre 28 jours avant de remonter sur le ring et six mois en cas de récidive et cela va jusqu’au retrait de licence.
Le KO lorsqu’il est réalisé dans de bonnes conditions provoque l’enthousiasme dans le public. Les spectateurs se lèvent pour applaudir tandis ceux qui restent assis sont malheureux et désespères, c’est cela l’effet de ce sport populaire.
Francis Herbet
Le déroulement d'un KO parfait
Photos
I: Les deux adversaires s'observent
II : L'ouverture est trouvée par l'un des deux boxeurs percutant son opposant qui grimace de douleur
III: Par terre le boxeur touché essaye de se relever. La douleur a disparue, une surprenante sensation de « bien être apparaît ». Il faut remarquer le très beau travail de l'arbitre qui intervient immédiatement auprès du boxeur touché
IV: Les jambes n'ont plus de forces. Le KO est irrémédiable à l'annonce du 10 fatidique
V: Le temps du KO, décompte compris a duré 14 secondes. L'attente de la décision est longue, le vainqueur est perplexe, le vaincu ressent comme une chape de plombs sur ses épaules et surtout ne comprend pas ce qui se passe. Seule l'annonce du speaker libérera la joie du vainqueur. A la descente du ring le vaincu ne ressent plus la moindre douleur. Une immense fatigue apparaît. Le combat s'est déroulé de façon parfaite. Le KO ne laissera aucune séquelle sur l'organisme du vaincu
Que c'est beau la boxe lorsqu'elle est pratiquée dans les règles... du noble d'art !
Rival Payet (anciennement Cadeau), Roland Raforme et Jerry Legras qui furent de grands champions et maintenant devenus entraîneurs avec leurs collègues de l'équipe nationale possèdent tous les ingrédients pour faire rêver à nouveau le public Seychellois dans un Palais des sports en ébullition rempli de spectateurs comme lors des Jeux des îles