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Sport

La pratique du sport peut déboucher sur un véritable métier |28 December 2019

La pratique du sport peut déboucher sur un véritable métier

« Je veux devenir sportif professionnel ? »

 

Combien de fois avons-nous entendu des jeunes, parfois encore enfants annoncer à leurs parents « je veux devenir footballeur, ou volleyeur, ou basketteur, ou tennisman, ou cycliste ou boxeur professionnel ».

Entre le vouloir et le pouvoir la marche est parfois haute et même très haute. Comment répondre à la demande de sa fille ou de son fils qui certifie avoir choisi leur futur métier à travers le sport ? N’est pas professionnel qui veut, car les obstacles à franchir sont multiples.

Il existe des exemples de réussites scolaires et sportives. Il faut tout de même informer les parents et les enfants que sur les millions de pratiquants, tous sports confondus, il n’existe à travers le monde que 2%, de ces aspirants athlètes de haut niveau qui arrivent à vivre du sport qu’ils ont choisi. Il faut bien l’avouer c’est très peu d’élus sur le nombre important de candidats.

Nous ne sommes pas pessimistes mais réalistes. Les parents et les éducateurs doivent trouver les mots justes afin d’informer celui qui nourrit de réelles ambitions pour un futur qu’il s’est tracé dans son esprit. Ce travail d’explication est indispensable dans le cadre d’une bonne éducation de l’enfant qui devra suivre conjointement une formation scolaire et sportive.

Ces éléments de langage devront éveiller des lueurs d’espoir tout en faisant preuve de réalisme.

 

Les qualités physiques doivent être décelées très tôt

 

Dès l’adolescence il faut faire sentir à l’enfant que la scolarité est primordiale. L’amour de l’école est indispensable pour nourrir les projets futurs. Le courage et la volonté doivent déjà se faire sentir à travers les livres, les cahiers et les crayons. Bien sûr, et cela est évident, les qualités morales et physiques de l’apprenti sportif de haut niveau doivent ressortir dès l’adolescence.

Le potentiel physique nécessaire varie selon les disciplines pratiquées mais il existe un tronc commun indispensable. La taille peut être un élément de sélection. Les petits ont de plus en plus de difficultés à s’imposer dans le sport moderne. Bien sûr, il y aura toujours des Lionel Messi ou Kylian Mbappé pour s’illustrer sur les différents terrains de la planète mais les petites « tailles- virtuoses » commencent à être de véritables « oiseaux rares ». Dans la plupart des sports collectifs et individuels, la taille moyenne s’est allongée de six à huit centimètres en vingt-cinq ans. Florent Manaudou, champion Olympique du 50m nage libre à Londres en 2012 mesure plus de 1m95 et pèse 100 kilos. Rudy Gobert qui brille en Basket NBA aux États-Unis mesure 2m18. Il en est de même dans tous les sports comme peuvent le confirmer le basketteur Abdel Sylla, les volleyeurs Rodney Ken Ah-Kong, Ian Furneau ou même Petra Richard qui elle aussi pratique la même discipline et profite de sa grande taille pour mener au succès son équipe nationale.

Les petits qui ont encore leur place doivent posséder la vivacité, la spontanéité et la détente devant le filet, le panier ou le but.

 

L’œil du médecin, du kinésithérapeute et de l’entraîneur

 

Il est indispensable de détecter dès le plus jeune âge les malformations au niveau de la voûte plantaire, du genou, des hanches ou de la colonne vertébrale. Des pieds plats, des raideurs articulaires, une jambe plus courte que l’autre ainsi qu’une lordose, une cyphose ou une scoliose vertébrale devront être corrigés afin que le geste technique ne soit pas limité et éviter les accidents musculaires et articulaires. Les réflexes, l’acuité visuelle, la détente musculaire, l’équilibre et la coordination seront bien sûr examinés avec beaucoup d’attention. Le médecin devra effectuer un suivi cardio-respiratoire très précis et régulier pendant l’entraînement ou après les compétitions.

D’ailleurs il est indispensable que les relations entre le médecin, le kinésithérapeute et l’entraîneur soient excellentes de manière à permettre au jeune sportif d’évoluer dans un climat de confiance respective. Ces éducateurs devront également être régulièrement en relation avec les professeurs d’enseignement général afin que leur élève puisse bénéficier de toutes les possibilités d’accession au sport de haut niveau.

Aux Seychelles, il existe dans la plupart des sports Olympiques des entraîneurs bien formés qui peuvent, avec le concours d’un corps médical compétent, réussir des prouesses. Les moyens de progression sur place sont excellents et il est possible de former de futurs grands champions comme le prouve Lissa Labiche, la spécialiste du saut en hauteur, ou Rodney Govinden le premier Seychellois sélectionné en voile pour les Jeux Olympiques de Tokyo en juillet 2020.

 

Les Seychellois peuvent accéder au niveau mondial 

 

Il est bien évident qu’à partir d’un certain moment l’enfant bien formé aux Seychelles devra quitter sa famille pour pouvoir progresser encore plus. Le tennisman Damien Laporte a sauté le pas, d’autres pourraient le suivre. Rien n’est impossible pour suivre la même voie.

En 2015 un manager français de boxe avait remarqué les possibilités de deux médaillés d’or Seychellois à La Réunion lors des Jeux des îles de l’Océan Indien. Malheureusement pour ces deux pugilistes, les dirigeants en place à cette époque n’ont jamais donné suite aux différents courriers d’invitation pour ces deux athlètes qui possédaient les qualités physiques et techniques pour devenir d’excellents boxeurs professionnels tout en préparant leurs examens afin de devenir par la suite, entraîneurs.

 

L’exemple du centre de formation en football du Havre Athlétique Club

 

En janvier 2019, le club du Havre Athlétique a été approché afin de réaliser une expertise du football seychellois. Le président Vincent Volpe a fait part de son intérêt. Ce club possède une équipe en L2 professionnelle chez les hommes et une autre chez les femmes et un centre de formation très performant ainsi qu’un stade de 23 000 places et un hôtel dont certaines chambres donnent une vue sur le terrain de football.

Une petite délégation d’une à deux personnes sera invitée au cours de l’année 2020 en Normandie afin de visiter les installations de ce grand club, assister aux entraînements des professionnels, des féminines et des équipes de jeunes. La préparation des matches, la récupération et le travail du service médical seront également au programme.

Il ne faut pas oublier que plusieurs joueurs de l’équipe de France championne du monde en Russie en 2018 sortaient du centre de formation du Havre. Parmi ces joueurs, il faut souligner la présence de Paul Pogba et Steve Mandanda qui sont parmi les meilleurs footballeurs de la planète.

En un deuxième temps un grand entraîneur pourrait venir dans l’archipel pour faire part de ses connaissances aux éducateurs et joueurs seychellois. Par la suite  un ou deux espoirs possédant les qualités intellectuelles et physiques pourraient être suivis par le réputé centre de formation du grand club Havrais.

 

Attention aux faux « managers ou agents sportifs »

 

Cette expérience souhaitée par Georges Bibi, le secrétaire général de la Fédération seychelloise de football, et Ulric Mathiot, le directeur technique national, peut se reproduire avec d’autres disciplines sportives.

Partir à l’étranger loin de sa famille nécessite une réelle force de caractère d’autant plus que l’on plonge dans un monde inconnu. Il faut savoir aussi qu’il faut plusieurs semaines pour s’adapter à sa nouvelle vie.

A travers la presse africaine et française nous avons appris que plusieurs personnes se déplacent dans différents pays afin de rechercher des espoirs du sport, surtout du football. Des propositions alléchantes font miroiter des possibilités exceptionnelles de revenus financiers aux familles et à leurs enfants s’ils acceptent leur pseudo contrats, qui en réalité ne font gagner de l’argent qu’à ces escrocs qui demandent à avancer le prix du billet d’avion et l’hébergement du premier mois.

Après signature, ce gangster disparait avec l’argent des parents qui ont été obligés d’emprunter et se sont appauvris. Ces tristes individus ne sont pas encore venus aux Seychelles mais après l’Afrique de l’Ouest ils ont escroqué plusieurs familles à Madagascar. Il suffit d’être vigilant pour empêcher ces gens de nuire.

 

Kyllian Mbappé est aussi passé par un centre de formation

 

Kyllian Mbappé est certainement le plus grand espoir du football mondial. D’ailleurs en 2018 le joueur du Paris Saint Germain a reçu le trophée du meilleur joueur du monde dans la catégorie des moins de 21 ans.

Mbappé a battu tous les records de précocité lorsqu’il était stagiaire au centre de formation de Monaco en devenant champion de France de Ligue I alors qu’il n’avait pas encore 18 ans puis champion du Monde à 19 ans.

Aujourd’hui au PSG, l’enfant de Bondy dans la région parisienne marque pratiquement des buts à chaque match et son association avec le Brésilien Neymar le rend encore plus performant.

Le prodige  souhaite engager un nouveau pari en participant aux Jeux Olympiques de Tokyo quinze jours après avoir disputé la Coupe d’Europe des Nations. Ce nouveau défi ne semble pas effrayer cet attaquant en quête d’éternité.

 

Eduardo Camavinga marque les esprits

 

Eduardo Camavinga est un nom qui ne dit rien aux Seychellois mais cela ne saurait tarder.

La côte de ce jeune joueur monte en flèche depuis son premier but en Ligue 1. Le Real de Madrid s’est intéressé à ce garçon de 17 ans auprès de son entourage.

Au cours d’un tournoi de jeunes disputé dans un petit village de Bretagne, Julien Stephan, fils de l’adjoint de Didier Deschamps, champion du Monde avait été séduit par un môme de 15 ans. De mémoire de formateur, Stephan n’avait jamais vu un jeune aussi doué. Julien Stephan, de formateur est devenu entraîneur de l’équipe professionnelle de Rennes.

Ce club Breton a été transformé par ce jeune entraîneur en effectuant un parcours remarquable en Coupe d’Europe des clubs et occupe actuellement la troisième place de la Ligue 1 derrière le PSG et l’Olympique de Marseille. Camavinga a signé son premier contrat professionnel à seize ans, ce qui en fait le plus jeune pro des cinq championnats majeurs européens. De nombreuses propositions ont déjà faites mais la famille ne souhaite pas laisser partir le jeune prodige qui pourrait rejoindre Kyllian Mbappé en équipe de France qui participera aux prochains Jeux Olympiques de Tokyo en juillet-août 2020.

Olivier Letang, le président Rennais a annoncé qu’il ne laisserait pas partir sa « pépite » sauf si un chèque à neuf chiffres, soit cent millions d’euros était mis sur la table.

Les Seychellois peuvent rêver, il existe peut-être un Eduardo qui débute la pratique de football et qui se trouve dans un district dans l’attente d’être détecté.

 

Francis Herbet

 

 

 

 

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