Eglise Catholique |22 June 2022

Mgr Harel et Chancelier du Diocèse Père Edwin Mathiot ont signé hier un Décret de Promulgation indiquant les procédures à suivre par toute personne se trouvant en présence d’allégation d’abus sexuels sur mineurs impliquant un clerc (Photo : Salome Abel)
Décret de Promulgation signé sur les protocoles à suivre en cas d’allégations d’abus sexuels
Un Décret de Promulgation était signé hier par l’Evêque de Port-Victoria Mgr Alain Harel et le Chancelier du Diocèse Père Edwin Mathiot indiquant les procédures à suivre par toute personne se trouvant en présence d’allégation d’abus sexuels sur mineurs impliquant un clerc. La cérémonie s’est déroulée à La Domus, Victoria, hier matin.
Mgr Harel a expliqué que ce décret concerne les clercs (évêques, prêtres et diacres) mais veut être aussi une contribution de l’Eglise. « Ce protocole est en effet appelé à être pour la communauté diocésaine une référence et un guide face à tous ces cas d'agression sexuelle sur mineurs et aussi pour l'accompagnement des personnes concernées ‒ victimes autant qu'accusés. Il se veut aussi un outil pour aider à la prévention des cas d'agression sexuelle sur mineurs. Ce protocole est aussi une reconnaissance de la part de l’Eglise diocésaine du respect dû à la législation civile en vigueur dans le pays », a dit Mgr Harel.
L’église a un devoir de vérité à faire jaillir et de justice à assurer, souligna Mgr Harel.
Procédure à suivre en cas d’allégation :
Mgr Harel explique que « dès lors qu’une allégation d’agression sexuelle sur mineur est faite contre un clerc, la procédure suivante sera adoptée. Si c’est l’Evêque qui reçoit directement la plainte de la victime et ou de ses proches ou encore à partir d’autres sources, il confiera à son délégué la responsabilité de conduire une enquête préliminaire ».
Si la plainte alléguée est portée à la connaissance d’un prêtre, d’un(e) religieuse, d’un(e) laïc (que), ces derniers référeront la plainte à l’Évêque ou au délégué épiscopal, ou en son absence à son adjoint.
Mgr Harel continue son explication en disant qu’à ce stade préliminaire de l’enquête, l’évêque peut recourir aux conseils de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF) s’il estime nécessaire et tout est tenu au secret professionnel.
« Si les faits allégués concernent un clerc religieux, l’évêque transmettra, sans délai, au supérieur général du religieux les informations reçues. Il est souhaitable que l’évêque et le supérieur s’accordent sur celui qui mènera l’enquête ».
Pendant l’enquête, il y aura un comité diocésain qui rencontrera les deux parties et le délégué épiscopal, après avoir entendu la victime alléguée et le clerc accusé par cette dernière et les témoins, soumet à l’Evêque les actes de l’enquête ainsi que son avis personnel. Il reviendra à l’évêque de décréter la clôture de l’enquête préliminaire.
Ceci-dit, Mgr Harel a aussi ajouté qu’en parallèle, l’église conseillera aux parents de victime d’enregistrer une plainte à la police locale et une enquête en parallèle se déroulera.
Le décret contient quatre parties. Dans la première partie, on aborde des sujets tels que : principes fondamentaux de la protection des enfants et l’engagement de transparence et de responsabilité ; définition d’agression sexuelles et du clerc selon le droit canonique et définition d’agression sexuelle selon le droit civil.
Dans la deuxième partie, le décret aborde principalement la structure diocésaine pour traiter les cas d’allégations d’agression sexuelle sur mineurs et la collaboration de l’Eglise avec les autorités civiles.
La troisième partie parle des dispositions concernant les évêques et la quatrième partie parle de la prévention des Abus et protection des enfants.
Pour conclure, Mgr Harel maintient que la première responsabilité de l’Eglise est de prévenir et sensibiliser sur la problématique des agressions sexuelles sur les enfants afin d’être mieux outillée pour intervenir et accompagner les enfants victimes et d’assurer ainsi la protection des enfants. La sensibilisation se fera à travers des sessions de sensibilisation de la communauté chrétienne sur cette problématique.
Le lancement de ce décret si important était aussi assisté par le Père Eric Léon, la Sœur Alice et Mme Noella Gonthier qui a aidé à la rédaction du décret.
Vidya Gappy