Follow us on:

Facebook Twitter LinkedIn YouTube

Sport

Les compétitions sportives peuvent-elles mettre fin à un conflit armé ? |01 April 2022

● L’Ukrainienne Yaroslava Magoutchick, championne du monde de saut en hauteur malgré les douleurs de la guerre !

 

Yaroslava Magoutchick, âgée de seulement vingt ans a créé la sensation en remportant la médaille d’or lors des championnats du monde d’athlétisme en salle.

En passant une barre à 2m02 l’ukrainienne a battu Eléonore Patterson qui s’arrêta à 2 mètres au second essai. Pendant la durée de la compétition le public avait « les yeux rivés » sur celle qui allait ensoleiller le stade couvert de Belgrade tout acquis à sa cause. Pendant la saison hivernale la jeune Ukrainienne était restée bloquée à 1m96.

L’Australienne Eleonore Patterson très combative avait peint ses ongles… en jaune et bleu en signe d’amour pour le peuple Ukrainien. En zone mixte Yaroslava s’attarda devant toutes les télévisions étrangères afin de répondre à chacune d’entre elles. Comme il fallait s’y attendre les questions ne concernaient pas uniquement ses performances sportives mais de sa situation personnelle. Comment se sentait-elle en cette période difficile ? Comme de bien entendu son pays a été longuement évoqué sans que ce soit de la curiosité mais surtout de la compassion.

Avec un sourire légèrement mélancolique mais un discours affirmé et dans un anglais excellent, Yaroslava n’a pas éludé la moindre question.

Depuis une compétition effectuée à Banska Bystrica en Slovaquie, cette belle jeune fille n’avait plus sauté ni même effectué la moindre séance d’entraînement. Le 24 février vers 4h30 du matin elle a été réveillée dans son appartement par des bruits terribles d’explosion de tirs d’artillerie et même de tirs d’armes à feu. « Réveillée en sursaut, j’ai tout de suite compris que c’était le début de la guerre. »

 

L’aide efficace de la fédération internationale d’athlétisme

Après des moments de panique et d’effroi, il est bien évident que cette sportive ne pensait pas un seul instant aux Championnats du monde d’athlétisme. Il fallait d’abord trouver les moyens de se protéger. « J’ai décidé de quitter mon appartement de Dnipro, situé dans le centre du pays, en partant me réfugier à la campagne. C’est dans une cave que la championne effectua un semblant d’entraînement.

« Après de multiples coups de téléphone et en relation avec mon manager nous avons réussi à joindre la Fédération internationale d’athlétisme sous les ordres de Sébastien Coe, champion Olympique, champion et recordman du monde sur 800 et 1500m, également organisateur des Jeux Olympiques de Londres en 2012 et anobli par la Reine Élisabeth. Sébastien Coe, président de World Athletics a conseillé à Yaroslava de venir à Belgrade, la capitale de la Serbie, où se déroulaient les championnats du monde d’athlétisme en salle.

Après trois jours de route et en prenant un maximum de précautions notre future championne du monde est arrivée très fatiguée sur le lieu des championnats après trois jours et trois nuits de voyage sans pratiquement dormir dans de bonnes conditions. C’est seulement lorsqu’elle a pris ses marques sur la piste d’élan devant le sautoir que la jeune ukrainienne s’est retrouvée face à ses adversaires et ainsi obtenir les fantastiques résultats cités plus haut.

A l’âge de vingt ans, Yaroslava avec les qualités présentées en mars 2022 à la possibilité d’envisager d’autres conquêtes mondiales. Il faut pour cela que la vie redevienne calme dans son pays et qu’elle puisse retrouver une vie normale.

 

Beaucoup des sportifs ukrainiens ont pris les armes

Vitali et Vladimir Klitschko sont de bons exemples pour les sportifs de la planète avec 28 titres de champions du monde, à eux deux, ces frères se sont mobilisés dès le début des hostilités afin de défendre leur pays.

De nombreux autres sportifs ont décidé d’agir de même. Le plus en vue des pugilistes actuels, Alexandre Usyk (35ans) était à Londres pour négocier une revanche avec l’Anglais Anthony Joshua, prévue en mai ou juin en Grande Bretagne. Cela aurait dû lui permettre de toucher la plus grosse bourse de sa carrière, soit plusieurs dizaines de millions d’euros. Le 25 septembre 2021. Alexandre Usyk avait détrôné aux points son adversaire anglais.

En apprenant le début de la guerre dans son pays, Usyk a repris l’avion pour Kiev où il vit avec son épouse d’origine Russe et ses trois enfants. Interrogé par une chaine de télévision américaine, Usyk a répondu : « lorsqu’il y a des alertes nous descendons à la cave pour nous abriter en déclarant : la boxe me permet de rester calme tout en essayant d’apaiser les anxieux et ceux qui paniquent. Mon pays et mon honneur sont plus importants qu’un titre mondial de boxe.

Vasyh Lomachenko lui aussi champion du monde des poids légers et Artem Dalakia également détenteur d’une ceinture mondiale ne savent pas quand ils vont re-boxer. Ayant décidé de se mettre au service de leur pays ces athlètes portent dorénavant les vêtements militaires avec en permanence un fusil à l’épaule afin de faire fuir l’ennemi.

D’autres champions de très haut niveau dans les sports Olympiques ont tous répondu à l’appel pressant de leur Président de la République et sont rentrés dans leur pays afin de défendre leur compatriote.

 

Viacheslav Bobrov, une vie en exil…

Viacheslav Bobrov est un très bon basketteur qui joue aujourd’hui à Nanterre dans la région parisienne. Ce grand champion de plus de deux mètres de hauteur, a déjà vécu plusieurs vies dans son existence.

Son père est originaire de Saint Pétersbourg. Sa famille avait fui la Russie quand il y avait les bombes pendant la seconde guerre mondiale. L’exil est la destinée des Bobrov. En 2014 la guerre du Donbas les avaient forcés lui et sa femme à quitter leur ville natale.

Leurs parents vivent toujours à Donetsk, la capitale du Donbas enclave pro-Russe en Ukraine mais eux n’y sont jamais retournés. Le 24 février lorsque la guerre est déclenchée la famille est obligée de fuir Dnipro où Viacheslav jouait au basket depuis 2020, en laissant tout derrière eux, parents, proches, objets personnels et meubles. « Au lieu de prendre des affaires dans la voiture nous avons préféré faire de la place pour embarquer d’autres personnes. C’était la décision d’une vie !»

Bobrov était parti en temps de paix pour disputer, avec son équipe nationale, un match qualificatif pour la Coupe du monde prévu le 24 février à Cordoue. Quand il est parti en Espagne personne n’imaginait qu’il y aurait la guerre dans son pays. Trois jours plus tard Bobrov a été réveillé par un appel téléphonique de son épouse l’informant que l’ennemi balançait des bombes sur sa ville. Après quelques hésitations bien compréhensibles le match a eu lieu. L’arbitre principal de la rencontre explique que les visages étaient tristes et les joueurs ukrainiens n’arrivaient pas à parler, ils étaient tous sous le choc. Le match a commencé et les joueurs se sont décontractés suite aux encouragements spontanés des…. Supporteurs espagnols ! Des drapeaux ukrainiens sont apparus dans les tribunes. Le public espagnol multipliait les applaudissements et les encouragements.

« Ça été une énorme surprise pour nous. L’Espagne a gagné le match 88 à 74 mais cela n’avait aucune importance. Ce match nous a permis d’oublier la situation dramatique de notre pays pendant quelques instants », confirme Bobrov.

 

« Quel bel élan de solidarité en notre faveur ! »

Le retour au pays est impossible. Certains joueurs trouvent un club, non pas par choix sportif mais par solidarité pour de véritables refugiés qui sont devenus. Viacheslav Bobrov ait sollicité par le club de la ville de Nanterre dirigé par Pascal Donnadieu qui épaule l’entraîneur Vincent Collet en équipe de France. Viacheslav va donc rester dans la région parisienne pour y exercer son métier de basketteur. La ville de Nanterre a fait « des pieds et des mains » pour faire venir l’épouse restée en Ukraine qui a réussi à quitter et abandonner tout ce qu’ils possédaient dans leur pays de cœur afin de se reconstruire et attendre l’arrivée de leurs enfants.

De tels exemples sont nombreux et bouleversants comme les sœurs Yastremska, joueuses de tennis de 15 ans et 21 ans qui depuis le début de la guerre sont arrivées à Lyon sans leurs parents. La solidarité tient un grand rôle. Les jeunes filles, quoique, toujours angoissées retrouvent un peu de sourire. Le sport est devenu indispensable chez ces pratiquants mais quand est-il de celles et ceux qui sont éloignés de cette adrénaline provoquée par l’ambiance d’une compétition ? Cela permet d’oublier pendant quelques heures les parents, les amis et tous ceux qui sont restés au pays et qui vivent dans l’angoisse d’une guerre qu’ils n’ont pas vu venir.  « Pourquoi mon pays, pourquoi moi ? Qu’avons-nous fait de mal ? Même si nous comprenons la douleur de ceux qui sont obligés de tout abandonner avant d’envisager une vie nouvelle qu’ils n’ont pas choisie ! ». La réalité est vraiment dure à accepter.

 

Avertissement :

« Seychelles NATION » est un grand journal qui a publié un de nos précédents articles concernant l’existence de ces malheureux Ukrainiens qui se battent pour continuer à rêver d’une vie meilleure. Notre but n’est surtout pas de diviser ou de prendre position. Nous avons beaucoup d’amis Russes et Ukrainiens. Parmi ces personnes nous trouvons de nombreux couples « mixtes » de femmes et d’hommes originaires de ces pays et qui ont de la famille des deux côtés de la frontière. Nous connaissons bien ces deux nations où nous sommes allés plusieurs fois. Pour nous qui ne voulons pas choisir pour l’un ou l’autre nous aimerions que la situation se calme. Nous avons été impressionnés par ces sportifs qui ont fait preuve d’un exceptionnel courage. Yaroslava, lorsqu’elle est devenue championne du monde, c’est tout le stade qui s’est levé pour acclamer cette fille en larmes juchée sur la plus haute marche du podium regardant son drapeau national, se hisser vers le ciel pendant que l’hymne de son pays retentissait. Un large frisson émotionnel était passé sur un public impressionné.

Ces images méritaient d’être présentées dans le journal « Seychelles NATION ». Nous sommes des hommes de paix et Gérard Govinden adhère également à cette philosophie.

Nous savons également que les Seychelles souhaitent une paix durable et nous n’oublierons jamais cette image de la passation de pouvoir entre Danny Faure ancien Président de la République et Wavel Ramkalawan, son successeur fraichement élu. Les paroles de réconfort prononcées par l’actuel titulaire du poste à son prédécesseur étaient une vraie et belle leçon de démocratie proposée aux nations du monde entier qui parfois tremblent en attendant des résultats électoraux non conformes à leurs espérances et cela peut tourner en violence. La paix et la démocratie ne font qu’un. Il faut aussi pour cela qu’un journal comme Seychelles NATION prenne la plume pour que chacun puisse vivre une existence heureuse. C’est aussi cela la fonction d’un journal ! Merci pour tout ce que vous réalisez pour l’information précise apportée à chacun d’entre nous.

 

Francis Herbet

 

 

More news