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Les Seychellois et les Normands sont encore plus proches |11 October 2021

Les Seychellois et les Normands sont encore plus proches

● Le Jumelage entre La Digue et le Petit Caux devient une réalité par visio conférence

 

Depuis très longtemps les Seychellois et les Normands entretiennent des relations d’amitié qui ne demandent qu’à se développer.

En 1974 un groupe de Normands avait créé une société foncière en vue de l’acquisition de l’île Silhouette. Cette entité composée de professeurs, d’ingénieurs et d’architectes avait décidé de s’investir dans l’île Silhouette à travers les cultures maraichères et l’exploitation du coprah ainsi que la culture des ananas.

Sur ce bout de terre de 2 500 hectares les Normands avaient également prévu la gestion d’une ferme hôtel coloniale qui par la suite allait devenir l’hôtel Labriz.

Dans leur entreprise, ces intrépides Normands avaient été aidés par Henri Dauban, une véritable légende, dont le grand père avait pris part à la bataille de Waterloo en Belgique qui signifiait la déroute et la défaite de l’Empereur NAPOLÉON. Le petit fils du grand Dauban participa aux Jeux Olympiques de Paris en 1924 et termina sixième du lancer de javelot, épreuve remportée par le Finlandais Jonni Myyra avec 65,78m. Il faisait partie de l’équipe d’Angleterre. Il fallut d’ailleurs attendre 1980 et les Jeux de Moscou pour avoir une première participation d’une équipe seychelloise aux Jeux Olympiques à Moscou.

Nous n’oublions pas les trois soldats Seychellois enrôlés dans l’armée britannique, morts et enterrés sur la côte normande lors de la dernière guerre mondiale.

Dauban donna, à son île, le nom de Silhouette en l’honneur de Etienne Silhouette, contrôleur général des finances en 1767, époque où les Seychelles étaient françaises.

Nous avons rencontré Eric Le Verdier, le grand architecte Rouennais fondateur du cabinet Ataub qui faisait partie du groupe de Normands ayant mis en valeur l’île Silhouette. Ce grand spécialiste de l’Afrique a officié dans une quinzaine de pays du continent africain avec beaucoup de succès qui nous a parlé avec beaucoup d’enthousiasme de cette belle expérience.

 

Le déclic provoqué par la Foire Internationale de Rouen en 1989

 

Les îles de l’Océan Indien : les Comores, Madagascar, Maurice, les Seychelles et le département français de la Réunion ont décidé sous l’impulsion de l’Union Européenne de s’unir afin de créer des actions en commun. C’est ainsi qu’à travers l’association des Amis de l’Océan Indien, de la ville de Rouen et du Conseil départemental de Seine Maritime, il fût décidé que les cinq îles réunies sous la bannière de la commission de l’Océan Indien, participeraient en 1989 à la Foire Internationale de Rouen.

Cette manifestation fût un immense succès puisque 216 000 personnes, passées par les guichets d’entrée se sont déplacées pour admirer les beautés de nos îles et leur savoir-faire.

Douze journalistes et photographes ainsi que deux radios et télévisions normandes ont présenté aux habitants de ces régions des reportages de grande qualité qui ont enthousiasmé les lecteurs et auditeurs.

Cet amour ne s’est pas éteint bien au contraire et toutes les manifestations organisées depuis cette date mémorable ont toujours attiré ces normands qui, sans favoritisme exagéré ont « un faible » pour notre archipel. Les différentes manifestations organisées dans cette région de l’Ouest de la France depuis 1989 ont marqué les « vikings » qui savent également que cet amour est réciproque de la part de leurs amis Seychellois.

 

Le chanteur Dave Sinon, agent de promotion du jumelage entre La Digue et le Petit Caux

 

Lors des Jeux des îles de l’Océan Indien de 2011 nous avons essayé d’assister à un maximum de compétitions pour encourager ou réconforter en cas d’échec, les sportifs Seychellois qui étaient venus en Normandie afin de se préparer à conquérir les médailles tant convoitées.

Fatigués à l’issue d’une rude journée, nous décidâmes de nous diriger vers le cabaret de l’hôtel Berjaya.

Assis devant un Takamaka, bu avec beaucoup de modération, nous avons été intrigués par une voix venue du fond de la salle.

Les verres posés sur la table, nous nous sommes rapprochés de la mini scène. Cet artiste chantait, accompagné de sa guitare, des œuvres très connues et d’autres composées personnellement.

A la fin du spectacle nous avons proposé à Dave de venir en Normandie pour animer la Foire de Dieppe et les fêtes patronales dans les villes autour de la cité portuaire normande.

Dave Sinon après avoir reçu une invitation officielle arrivait en Normandie pour animer la Foire de Dieppe qui pour son 20ème anniversaire accueillait les Seychelles comme « invitées d’honneur ».

 

Le meilleur était à venir et se poursuivait à Berneval le Grand, l’une des communes du Petit Caux. Patrice Philippe, le maire qui dirigeait avec beaucoup d’enthousiasme, sa commune, avait répondu à l’appel des « Amis des Seychelles ». Au cours de repas organisés dans les quartiers, Dave Sinon chantait en toutes occasions sur un parking, au bord d’un trottoir ou même sur le gazon du terrain de football. Cet artiste mettait en joie tous les habitants qui mangeaient, chantaient et dansaient inlassablement. Un soir, d’ailleurs tous les convives se dandinaient encore à une heure très avancés de la nuit.

 

Et le mot jumelage est prononcé par la population

 

De nombreuses manifestations tels les marchés de nuit, les conférences, les visites des ambassadeurs comme SE Lala Accouche, SE Bernard Shamlaye ou SE Sylvestre Radegonde, des ministres tels Vincent Meriton et Erna Athanasius ont encore accéléré l’idée d’un développement des relations entre une cité Seychelloise et Bernevalle Grand devenue depuis le Petit Caux suite à la fusion de seize communes de ce secteur compris entre Dieppe et le Tréport.

S’il existe encore du scepticisme concernant la sincérité des habitants il suffit de se remémorer les différentes manifestations accueillies par cette commune.

Les jeunes des deux villes ont participé au festival mondial des enfants en 2016. Il fallait voir ces jeunes assis dans la même classe parler avec enthousiasme de leur pays, de leurs études et partageant ensemble leurs activités, culturelles et sportives.

Les enfants Seychellois ont découvert une autre philosophie de la vie en découvrant le métier de pêcheur, ou d’agriculteur et participant à la traite de vaches.

Les sportifs ont eux aussi marqué les habitants du Petit Caux. Les basketteurs avec Abdel Sylla ont disputé une rencontre contre Berck qui fût championne de France de nationale 1.

Les joueurs de tennis de table de Francis Rémie ainsi qu’Anna Barra la marcheuse de grand fond ont eux aussi participé à la promotion de ce jumelage.

Nous ne voudrions pas oublier « les jeunes filles » du trois et quatrième âge de Anse Royale et Takamaka venues en concert au Petit Caux et qui pendant plusieurs mois s’étaient entrainées à chanter des œuvres de leur région d’accueil comme « j’irai revoir ma Normandie ».

 

Un jumelage est aussi économique et touristique

 

En plusieurs occasions le grand artiste photographe Jean Michel Van Der Hasselt a organisé des expositions de ses œuvres au Petit Caux. Les habitants ont pu découvrir les principaux sites des Seychelles et de La Digue. Il est bien évident que ces magnifiques œuvres provoquent une attirance pour ceux qui piaffent d’impatience de découvrir le pays et le district dont on parle de plus en plus autour d’eux.

Son Excellence Sylvestre Radegonde lorsqu’il était en poste à l’Ambassade à Paris et son Ministre Conseiller Ralph Agrippine sont venus plusieurs fois au Petit Caux afin de découvrir le potentiel économique de la ville. Nos deux personnalités ont même visité le site nucléaire de Penly qui dessert une grande partie de la France en électricité. La pêche, l’agriculture, le tourisme sont également dans le futur des pistes à exploiter notamment dans le domaine de la formation.

 

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 en point de mire

 

Le Petit Caux possède des installations sportives et culturelles remarquables. Le château de Derchignies, actuellement en rénovation, pourrait recevoir des stagiaires venant s’entrainer en vue d’une éventuelle sélection pour les Jeux des îles de l’Océan Indien et pourquoi pas être retenus pour les Jeux Olympiques de 2024 d’autant plus que les autorités françaises et le comité international Olympique ont prévu des aides spéciales pour les nations amies.

Parmi, les activités culturelles les différentes catégories de danse peuvent être pratiquées comme le folklore, la danse sportive (la valse, le tango, le paso doble, le rock…) ou la country venue des USA et du Canada très prisée au Petit Caux.

Les projets ne manquent pas comme par exemple les échanges épistolaires entre les écoles et les collèges de La Digue et du Petit Caux.

 

Le jumelage, coopération doit renforcer l’amitié Seychello-Normande

 

La plupart des jumelages entre villes, régions, écoles, clubs sportifs et différentes associations économiques, sociales ont été créés après la dernière guerre mondiale.

Les Allemands et les Français devaient se réconcilier afin que la paix soit durable. Pour cela il fallait se parler, se rencontrer et envisager des échanges.

Au début de l’aventure cela n’a pas toujours était facile en raison de la violence d’une guerre ayant provoqué des milliers et des milliers de morts et des dégâts considérables. Ces jumelages se sont développés par la suite entre nations européennes puis l’esprit de l’oubli de la guerre a été remplacé par une envie de solidarité et de lutte contre les injustices, le racisme ou la pauvreté. C’est ainsi que de nombreuses associations ont été créés afin d’envoyer en Afrique des fournitures scolaires et médicales ainsi que du matériel sportif. Bien sûr se sont les habitants de la ville jumelée qui sont membres de ces associations. Il va de soi que la réussite de cette coopération concerne avant tout les personnes qui possèdent des qualités humaines indispensables et qui admettent la différence entre les peuples tout en respectant les couleurs de peau, et la religion de chacun.

Après la période de la mise en place de ce jumelage entre la Digue et le Petit Caux nous sommes certains que le désir de se rencontrer sera grand de chaque côté. Bien sûr il faudra certainement attendre encore quelques temps avant de se voir en raison de la pandémie qui règne depuis mars 2020. De toute façon il n’y a pas de temps perdu pour poursuivre une aventure qui commence avec la signature de la convention prévue par visio conférence. Nous savons déjà que deux hommes, Sylvestre Radegonde, Ministre des Affaires étrangères et du Tourisme, et Patrice Philippe le Maire de Petit Caux sont en train de tricoter une œuvre humaine qui va apporter joie et bonheur à tous ceux qui croient en l’amitié, le respect et cette envie indispensable de se rencontrer.

Vive le jumelage entre La Digue et le Petit Caux et entre les Seychellois et les Normands.

 

Francis Herbet

 

 

 

 

 

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