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Le cardinal Ratzinger devient le pape Benoît XVI-Mgr Wiehé pense qu'il "risque de surprendre" |23 April 2005

Le cardinal Ratzinger devient le pape Benoît XVI-Mgr Wiehé pense qu'il "risque de surprendre"

Mgr Denis Wiehé

"Je veux vivre cet événement dans la foi et dans la confiance en Dieu qui nous a donné un Pasteur chargé de nous affermir dans la foi au Christ", a-t-il dit, cette semaine, dans un entretien avec Seychelles Nation.

Le prélat qui dit n’avoir jamais rencontré le nouveau pape, affirme que le Pape Benoît risque de surprendre ceux qui le rangent comme le chef de file des conservateurs en s'inscrivant résolument vers l'ouverture, notamment pour ce qui est de l'évolution de l'Église vers l'universalisme.

"Quand le cardinal Karol Wojtila, devenu Jean-Paul II, a été nommé, peu de gens savaient à peine prononcer son nom et pouvaient prédire ce qu'il allait faire. Il en a été également du pape Jean XXIII que l'on disait pape de transition ou conservateur et qui a été le bon pape que l'on sait. C'est lui qui a ouvert le concile Vatican II", a-t-il dit.

Se rappelant des obsèques du pape Jean-Paul II, Monseigneur Wiehé a déclaré que cet  événement représentait pour lui "un grand moment d'émotion".

"Pour nous qui étions sur la place St Pierre, ça été un moment inoubliable. J'étais assis entre un évêque d’Ukraine et celui de Kalabar (Nigeria). Ça été une occasion de rencontre et d'échanges avec d’autres évêques. J’ai été très impressionné ce jour par l'homélie du cardinal Joseph Ratzinger qui a présidé les obsèques. Tout le monde, y compris les cardinaux, a été du reste impressionné par son homélie et par la manière dont il a conduit la cérémonie", a-t-il rappelé.

Le cardinal Joseph Ratzinger a succédé mardi dernier au pape Jean-Paul II décédé le 2 avril dernier et est devenu le 265ème souverain pontife. Agé de 78 ans, il a été élu au deuxième jour du conclave des cardinaux dans la chapelle Sixtine au Vatican.

Prié de dire s'il s'attendait à ce que le conclave choisisse aussi vite le remplaçant de Jean Paul II, Mgr Wiehé a répondu par la négative.

Un pape aux éminentes qualités

Mais, selon lui, la rapidité avec laquelle le conclave a abouti pour élire le nouveau pape n'était pas étrangère à la très forte impression que le cardinal Ratzinger a faite lors de l'homélie qu'il a prononcée durant les obsèques du pape Jean Paul II et au cours de la messe qui a précédé le conclave.

"Avec ces très bonnes impressions, la cohésion a été rapide à se faire sur son nom. A cela il faut ajouter que peut-être que ceux qui ne voulaient pas voter pour lui n'ont pas su trouver le candidat d'égale stature sur lequel fixer leur choix!", a-t-il dit.

Monseigneur Wiehé a déclaré qu’avant l'élection du nouveau pape, il n’avait pas de favori, même s'il aurait été aussi sensible à l'élection d'un pape venant d'un pays d'Afrique ou d'Amérique latine.

"Il faut que l'on comprenne, explique-t-il, que le conclave n’est pas une élection comme les autres. C’est un acte de foi, exempt de tout calcul ou jeu politique, libre de toute prédisposition à l’avancement… Les cardinaux sont là comme des hommes de Dieu, des hommes qui représentent le Seigneur et tout le peuple de Dieu, et qui veulent seulement  le bien de l'Église. Je fais entièrement confiance au Seigneur, à son Esprit, que c’est le Pape Benoît XVI qui a été choisi pour nous guider", a-t-il dit.

L'Evêque de Port-Victoria est convaincu que le Pape Benoît XVI va développer au cours de son pontificat les qualités éminentes qui sont les siennes. Il présente, selon lui, l'avantage d'être un pape connu de tout le monde.

En effet le pape Benoît XVI est parmi les derniers vivants de la génération des très grands théologiens qui ont fait le concile Vatican II. Tout le monde est unanime que sa culture est très vaste. Et il connaît l’ensemble de la pensée contemporaine.

A la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Ratzinger avait pour travail de dire la foi de l'Église, de la réaffirmer quand elle était menacée ou défigurée, ce qu’il a fait avec beaucoup de conscience. On n’a retenu que ses condamnations, mais on a oublié qu’il a aussi fait avancer la réflexion sur des questions  difficiles et même brûlantes au sein de la commission biblique et de la commission théologique internationale qu’il présidait l’une et l’autre.

A la question de savoir si l'Église devrait adopter une approche particulière vis à vis de l'Afrique, Monseigneur Denis Wiehé donne la réponse suivante:

"Cela dépend des sujets, parce que l'Église depuis le concile de Vatican II met l'accent sur l'inculturation, en ce sens qu'elle demande que l'Évangile touche les racines culturelles du pays où l'on est afin qu'elle engendre une fécondation intelligente et mutuelle.

Il y a des progrès qui ont été réalisés dans ce domaine, notamment en ce qui concerne la présentation de la foi. Mais quand on veut des règles spécifiques par rapport à la morale, ça c'est une autre chose."

Il a fait remarquer que l'Église n'est pas un club où les membres déterminent les règles.
"L'Église est reçue de Jésus Christ. Il y a une nécessaire référence aux données de la foi qui vient du Christ et il faut s'y conformer. La problématique, c'est comment présenter cela dans le monde d'aujourd'hui", affirme-t-il.

Prié de dire si la surmédiatisation actuelle des gestes et actes de l'Église n'allait pas à la longue entamer le caractère sacré et mystique de la religion catholique Monseigneur Wiehé a estimé qu'autant les médias ont besoin de l'Église, l'Église a aussi besoin des médias".

"Mais comme toute autre chose, les médias doivent être utilisés à bon escient, notamment lors des cérémonies qui ne doivent pas être dérangées dans leur solennité", a-t-il ajouté.

 

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