Monseigneur Alain Harel lance la 2ème partie du 3ème épisode de sa lettre pastorale Pti Lepa Pti Lepa |20 July 2021

« Je voudrais, chères familles des Seychelles, après les joies, vous faire part des difficultés vécues dans nos familles et ceci à partir des remontées obtenues à travers les réseaux sociaux mais aussi l’écoute de nombreuses personnes. 

« Sous le toit familial, sous la carapace, pour reprendre l’image de la parabole ‘tortue famille’, il y a également de nombreuses  souffrances et bien des larmes! «soufrans dans fanmir se letan i annan vyolans fizik ouswa verbal».

« Ce témoignage résume bien les nombreuses réponses reçues. Cette violence est liée à un déficit ou même à une absence de communication au sein de la famille mais aussi à la jalousie entre partenaires. Violence physique et psychique qui implique également des abus sexuels à l’intérieur du couple, entre partenaires, et même des cas d’inceste. Il y a aussi des nombreuses violences verbales en lien avec des bagarres à l’intérieur des familles : des paroles dévalorisantes et blessantes qui freinent le développement de notre ‘self-esteem' et entraînent de nombreuses conséquences sur le  plan affectif et psychologique. Tout cela affecte la performance scolaire des enfants et des jeunes et a un impact considérable sur la vie relationnelle en général. N’y aurait-il pas aussi un lien entre ces souffrances relationnelles et les addictions à la drogue, l’alcool, dont souffrent de si nombreuses familles ?

« Pourquoi tant d’adultes, de jeunes parents, des jeunes et même des adolescents se laissent-ils prendre dans ces filets qui emprisonnent la vie ? Autres faits marquants dans notre société : le nombre élevé de divorces mais aussi de familles monoparentales, grossesses précoces et trop souvent ‘l’absence’ du papa. Enfin, il y a aussi de nombreuses souffrances liées à la maladie, à des handicaps lourds et au décès d’un membre de la famille. 

« Par ailleurs, nos familles vivent également des difficultés au sein de la société. Pour différentes raisons, il y a des familles confrontées à des difficultés économiques. Il y a des zones dans les cantons nommés ‘camp de la drogue’ où effectivement les ‘substances’ se vendent ouvertement. Des enfants, dès l’âge de 12 ans y sont présents. Bann zanfan tonb dan move lenfliyans.’ (c.f. témoignage pastoral zanfan). Des jeunes adultes ont de la difficulté à trouver un logement et, davantage encore, n’ont pas les moyens économiques pour l’achat d’un terrain et se construire une maison afin de commencer une vie de famille stable. 

« Dans un tel contexte d’épreuves, ce n’est pas toujours facile de tenir dans la foi et l’espérance ! Le découragement guette la famille et elle peut alors si facilement se laisser glisser dans le laisser aller et abandonner les ressources que nous offre la foi. Elle peut également se laisser entraîner dans des dérives telles que la sorcellerie ou encore  s’endetter en se laissant manipuler par des charlatans qui profitent du désarroi spirituel des familles. Plusieurs témoignages expriment également l’opinion que les lois ‘libérales’ imposées par des organismes internationaux ne protègent pas les familles. Pardon Seigneur lorsque nous blessons les familles, la base même de la société, par nos paroles et nos actions et notre manque d’espérance. 

« Vous vous êtes-vous reconnus en lisant ces difficultés vécues dans nos familles aux Seychelles ? 

« Je vous invite à souligner les aspects qui concernent davantage votre propre famille, mais aussi, très probablement, d’ajouter certaines difficultés spécifiques vécues par votre famille. 

« Je vous invite, si possible, à vous rencontrer en famille pour un partage et voir ensemble comment essayer de les résoudre. Suite à ce partage, pourquoi ne pas oser se demander pardon et se pardonner pour les blessures que nous avons pu occasionner dans notre famille ?

Il y a des souffrances qui ne peuvent être partagées au sein de la famille ; dans ce cas, je vous encourage à rencontrer une personne de confiance avec qui vous pourriez vous confier. 

« Pti lepa - pti lepa avançons…..

« Fraternellement en Christ. »

Communiqué de l’Evêché