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Lancement de la Phonothèque Lancement de la Phonothèque Historique de l’Océan Indien |22 June 2021

Lancement de la Phonothèque     Lancement de la Phonothèque Historique de l’Océan Indien

L’exposition sur les différents types de musique dans l’Océan Indien a eu lieu au Musée d'histoire des Seychelles

Ce 21 juin 2021, jour de la Fête de la Musique, la Phonothèque Historique de l’Océan Indien (PHOI) est mise en ligne, avec des milliers de documents disponibles gratuitement en écoute, visionnage, lecture…

Au fil des mois et des années, des centaines d’heures de musique et d’autres archives viendront enrichir cette base de données qui entend collecter, préserver, valoriser et transmettre le patrimoine musical de huit territoires : La Réunion, Maurice, Rodrigues, les Seychelles, Madagascar, Mayotte, les Comores et Zanzibar.

Cette plateforme numérique, accessible gratuitement pour tous les publics est en effet appelée à s’étoffer grâce à l’apport de tous, du collectionneur averti jusqu’au simple amateur qui, dans un tiroir ou un grenier, possède un trésor de cette histoire commune.

Une opération pilotée par le Pôle Régional des Musiques Actuelles (PRMA) de La Réunion grâce à des financements de l’Union Européenne, avec des partenaires de toute la zone concernée, dans une démarche rigoureuse où les droits, d’auteur et autres, sont scrupuleusement respectés.

Le projet de phonothèque ne se limite pas au site www.phoi.io. La PHOI a en effet pour vocation de se décliner sur le terrain, sur les différents territoires partenaires, à travers diverses manifestations.

L’exposition « Tschiégas Ségas » est ainsi la première présentation concrète d’une partie du fonds de la Phonothèque Historique de l’Océan Indien. Cette exposition, à partir de septembre 2019, est restée plus d’un an au musée Stella Matutina de Saint-Leu, à La Réunion.

Elle a aussi été déclinée en une version mobile afin d’être présentée sur chaque territoire partenaire. La préparation de cette phonothèque s’est accompagnée de journées d’actions culturelles à la Grande Comores, Rodrigues et Maurice, au cours desquelles des orchestres de jeunes ou d’adultes ont interprété des morceaux appartenant au patrimoine de la zone. La crise sanitaire a contraint à reporter les journées d’actions prévues sur les autres territoires.

La PHOI a également publié le livret « Musiques populaires de l’Océan Indien, entre sega et twarab » qui contient les partitions de 16 chansons, deux par territoire partenaire, avec leur version audio sur CD.

La PHOI est un projet collaboratif dans lequel les apports du public occupent une place importante. Le patrimoine musical des îles de l’Océan Indien se trouve dans les tiroirs, les greniers, les archives familiales, qu’il s’agisse de vieux disques vinyles, partitions, textes, photos, articles, enregistrements de concerts, chansons, morceaux de musique au cours de fêtes, veillées, cérémonies…

Qu’il s’agisse de particuliers, institutions, associations…chacun peut envoyer une version digitale des documents en sa possession directement sur le site de la Phonothèque, ou les déposer auprès du PRMA ou des différents partenaires, qui se chargeront de leur numérisation avant de les rendre à leur propriétaire.

Précision importante : la PHOI n’a pas pour objectif de faire l’acquisition des documents, elle en assure en revanche la valorisation et la mise en ligne en direction du grand public.

S’il est une région au croisement des influences européennes, africaines, arabes, asiatiques, c’est assurément la zone sud-ouest de l’Océan Indien. Sur ces îles et archipels se sont installés des populations venues de tous ces horizons, dont les héritages se sont entremêlés au fil des siècles. Leurs musiques populaires reflètent ainsi ces divers métissages qui, sur chacun des territoires, ont évolué à leur manière. Ce patrimoine musical brille par son inventivité, sa richesse, son syncrétisme, ayant donné naissance à des rythmiques, des structures mélodiques, des chants, des danses ou des instruments qui, tout en marquant la singularité de chacune de ces îles, révèlent un cousinage issu de racines communes. C’est précisément l’enjeu de cette Phonothèque Historique de l’Océan Indien : mettre en lumière et assurer la préservation de la richesse musicale de cette partie du monde, dans son unité autant que dans sa diversité.

En février 2018, dans la cadre du programme de coopération territoriale européenne Interreg V Océan Indien, était lancé un appel à projet destiné à la valorisation du patrimoine immatériel de la zone. Le Pôle Régional des Musiques Actuelles s’est tout de suite positionné, dossier à l’appui, pour porter ce projet de Phonothèque Historique et toutes les actions associées. Cette démarche a convaincu les partenaires financiers qui apportent un budget global de 528 000 €. Le financement : Union européenne (fonds Feder – Interreg V) ‒ 338 000€, Région Réunion ‒ 55 000€ (dont 40 000€ contrepartie nationale Interreg V), Direction des Affaires Culturelles de La Réunion ‒ 20 000€, Département de La Réunion ‒ 20 000€, Sacem : 75 000€, Fondation Crédit Agricole Réunion-Mayotte ‒ 20 000€.

L’hymne national malgache joué par la Garde Républicaine à Paris dans les années 70, des photos du chanteur de rue réunionnais Henri Madoré sans ses lunettes en 1956, le dernier enregistrement du Mauricien Michel Legris, la partition originale d’un succès du Seychellois Patrick Victor... Voici un petit échantillon de ce que vous pouvez trouver sur le site de la Phonothèque Historique de l’Océan Indien. Le projet consiste à enrichir en permanence cette plateforme numérique où la consultation est gratuite, avec des documents qui préservent, valorisent et transmettent le patrimoine musical des Mascareignes (La Réunion, Maurice, Rodrigues), des Seychelles, de Madagascar, des Comores, de Mayotte et de Zanzibar. Des musiques liées par des origines communes, d’où la naissance de cette phonothèque historique. Seront disponibles, au fur et à mesure de l’enrichissement du fonds : des productions discographiques vinyles des années 1950 à 1990 (puis CD), des productions K7 (cassettes), des bandes master d’enregistrement, des partitions musicales et paroles éditées et inédites (manuscrites), des collectages de terrains inédits, des mémoires de recherche, des livres, périodiques, programmes, affiches, articles de presse, des images, photos… (en partenariat avec l’Iconothèque Historique de l’Océan Indien), des vidéos (clips, concerts, DVD pédagogiques...), et des instruments de musiques (fiches organologiques).

Le pilotage de ce projet est assuré par le Pôle Régional des Musiques Actuelles de La Réunion. Fanie Précourt, ethnomusicologue, chargée du patrimoine, est la cheffe du projet. Maëliss Dubois est chargée de projets culturels et Jean-Luc Thomassey est responsable de la numérisation. Autour du PRMA se sont rassemblés : le Centre de Ressources des Arts Actuels de Madagascar ; le Conservatoire National de Musique François Mitterrand de Maurice ; la Commission des Arts et de la Culture de Rodrigues ; la Direction des Archives Départementales et de la documentation scientifique de Mayotte ; le Département de la Culture des Seychelles ; le Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques des Comores ; et la Dhow Countries Music Academy de Zanzibar.

Élaborée avec la plus grande rigueur, cette plateforme se veut exemplaire sur le respect des droits liés aux œuvres musicales ainsi qu’aux documents audio, vidéo, iconographiques ou écrits qui seront mis en ligne. Un long travail de signatures de conventions et demandes d’autorisations avec différents partenaires s’est ainsi opéré depuis le lancement du projet en 2018. La PHOI garantit ainsi le respect des droits des auteurs, producteurs, éditeurs, diffuseurs, ayant-droits et propriétaires des documents. L’utilisateur a accès à plusieurs onglets dès la page d’accueil : articles, expositions, playlists, podcasts... Ainsi qu’à une section ‘archives’ qui permet aux particuliers de proposer leurs contributions et aux utilisateurs d’effectuer des recherches précises. La conception du site a été confiée à la société Idéesculture, spécialisées dans les services informatiques pour les musées et le monde de la culture. Elle a notamment réalisé le Musée Sacem ‒ https://musee.sacem.fr/index.php

Aux Seychelles, pour cette journée de la musique, la Commission Nationale de la Francophonie, sous la direction de sa secrétaire, Mme Miera Savy a fait une exposition, au Musée d'histoire des Seychelles, sur les différents types de musique qui existe dans l’Océan Indien.

 

Compilées par Vidya Gappy

 

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