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Bouramah ALI HAROUNAH : Un hommage Seychellois |06 August 2020

Bouramah ALI HAROUNAH : Un hommage Seychellois

Le regrettéBouramah ALI HAROUNAH

C’est avec beaucoup de tristesse et d’émotions que nous avons appris le lundi 3 août, le décès de Bouramah ALI HAROUNAH.

De nationalité nigérienne et Secrétaire général de la CONFEJES (Conference des Ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie) depuis 2013, Ali comme ses connaissances l’appelaient ici, était devenu une figure familière et bien aimée au sein de la famille Jeunesse et Sports des Seychelles. Certes, il nous était devenu intime.

Visitant régulièrement les Seychelles, il avait malgré ses fonctions professionnelles la curieuse habitude de souvent débarquer sans vraie annonce officielle. Preuve de sa simplicité malgré son important statut : Plutôt l’humble choix de passer inaperçu, que l’horreur des protocoles.

Dès sa descente d’avion pourtant, il ne manquait pas de sortir son portable et annoncer son arrivée de la manière la plus brève : « Salut. Eh, je suis là ! » Annonce toujours suivie d’une invitation spontanée : « Je vais à l’hôtel Avani, tu viens ? » Ce dernier fut sa base préférée aux Seychelles.

Cette invitation tutoyée à la deuxième personne témoignait presque tout sur la personnalité d’Ali, résumée en deux mots porteurs de grandes valeurs : simplicité et disponibilité.

Malgré son statut presque de Chef d’Etat à la tête d’une organisation regroupant 43 Etats et pays, Ali ne réservait jamais de voiture officielle pour ses séjours aux Seychelles. Dès l’annonce de son arrivée, ses proches collaborateurs et amis locaux à la Jeunesse et aux Sports se pressaient pour aller à sa rencontre. Ceci, pour deux raisons principales.

D’abord, le premier venu lui offrait ses services de chauffeur. Ali ne choisissait jamais de voiture ; la plus modeste lui convenant le mieux. On se souvient lui faisant faire le tour de Mahé pour visiter les projets financés par la CONFEJES, à bord d’une Hyundai i10, l’une des plus petites voitures disponibles sur l’île. Ces tournées, certes professionnelles, étaient néanmoins animées d’embrassades, de blagues, d’anecdotes et de rires. Pour ceux d’entre nous qui avons eu l’occasion de visiter son pays le Niger ou le siège de la CONFEJES à Dakar, il nous rendait volontairement la faveur, en nous y servant de guide et de protecteur.

Sa simplicité ne l’a néanmoins pas empêché, vue ses actions concluantes, de prendre une place spéciale dans le cœur des responsables respectifs de Jeunesse et Sports des Seychelles; les ministres Meriton, Alexander, Larue et Mondon. Ils lui sont tous très reconnaissants.

La deuxième raison de notre empressement pour rencontrer ce dignitaire, certes important mais d’une modestie et chaleur incroyables, c’était pour découvrir ce qu’il portait aux Seychelles et aux Seychellois dans ses bagages. Mais quels bagages alors ? Car Ali arrivait toujours avec une petite valise pesant à peine dix kilos !

Ce fut plutôt deux autres types de bagages beaucoup plus importants que des valises. D’abord, sa tronche attirante bourrée de connaissances qu’il venait partager avec la jeunesse seychelloise. En effet, Ali a organisé, et a à plusieurs reprises dirigé de multiples stages de formation au profit du personnel Jeunesse et Sport seychellois.

Ensuite, dans son cartable en cuir le chéquier de la CONFEJES avec plusieurs chèques émis au nom de jeunes entrepreneurs seychellois. Ces voyages d’un fervent Musulman déguisé en Père Noel pour les jeunes se faisaient surtout en début d’année. Ali arrivait donc avec la liste de jeunes entrepreneurs reçus aux différents concours entrepreneuriaux de la CONFEJES. Dans le cadre de ce projet, la CONFEJES a financé en presque trente ans, la startup de plus d’une centaine d’entrepreneurs locaux. Ceci, pour un montant en plusieurs millions de roupies.

Derrière ses grandes lunettes rectangulaires dominant un large sourire à son tour protégé d’une moustache abondante et habillé d’un boubou coloré, Ali devenait un ami pour tous ceux qui le rencontraient. Une seule chose qu’il disait ne pas aimer aux Seychelles, les maisons construites au flanc des collines. « Je n’habiterai jamais là-haut », disait-il, « ça va tomber dans la mer ! »

Ali n’aura peut-être jamais habité une colline des Seychelles, mais il habitera toujours sans doute le cœur de ses partenaires, collaborateurs, élèves et amis seychellois. Les Seychelles perdent en lui un bon ami et soutien. Et nous lui disons merci pour son énorme appui, qu’il confirmait toujours d’un sourire permanent.

 

Par Michel et Miera Savy

 

 

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