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Archive -Entertainment

L’émergence des droits d’auteurs aux Seychelles |24 June 2016

 « Une évolution positive en peu de temps »

 

Le public était invité à porter un autre regard sur la fête de la musique cette semaine à l’Alliance française. En effet, il était question de débattre des droits d’auteurs aux Seychelles. Où en est-on ?

Patrick Mathieu, délégué régional, pour la Réunion et Mayotte, de la SACEM (Société des Auteurs Compositeurs et Éditeurs de Musique) et David André, président de la SACS (Seychelles Authors & Composers Society) ont présenté leurs organisations respectives et répondu aux questions du public présent.

Cette action, en partenariat avec l’Alliance française, France Volontaire, le FEDER via la Région Réunion,  s’inscrit dans une volonté de continuer à structurer l’organisation qui gère les droits d’auteurs aux Seychelles, SACS. Créée depuis 2005 et affiliée à la CISAC (International Confederation of Societies of Authors and Composers), SACS compte aujourd’hui 222 membres. Les auteurs et compositeurs seychellois, peut importe leurs notoriétés, peuvent bénéficier d’une rémunération identique pour la diffusion de leurs œuvres. SACS, basée et joignable à la Bibliothèque Nationale à Victoria, fonctionne avec une salariée et une équipe de membres.

« Je constate une évolution positive de SACS aux Seychelles depuis sa création en 2005. Vous avez 222 affiliés pour moins de 90 000 habitants en 11 ans d’existence. A la Réunion, avec des éléments de comparaison identiques, nous avons mis 35 ans pour avoir le même résultat », a déclaré Patrick Mathieu de la SACEM Réunion-Mayotte. 

Au sein de ce débat pédagogique et interactif, les questions étaient liées à la rétribution de l’auteur lorsque sa musique est diffusée dans un restaurant ou un hôtel. Comment cela se passe ? Ou encore, les montants ? Les téléchargements sur Internet ? Quand la musique tombe-t-elle dans le domaine public ? Concernant la protection de la propriété intellectuelle, si un auteur modifie ou pas votre œuvre, comment êtes-vous rémunérés ? Ou, si un DJ diffuse votre musique à plusieurs reprises lors d’un événement à Port Glaud, comment se fait la répartition des fonds ? Que paye l’organisateur de l’évènement ? Aux Seychelles, si je suis auteur-compositeur et je souhaite aussi avoir mon salaire pour mes créations musicales diffusées, comment rejoindre SACS ?

Un petit groupe d’élèves, d’enseignants, de professionnels et de curieux ont pu partager ce temps d’information et surtout de discussions. Le débat avait commencé avec une histoire au sujet de la création des droits d’auteurs par Patrick Mathieu : « Nous sommes en 1851, au café des ambassadeurs, des amis auteurs-compositeurs, se retrouvent pour boire un verre et profiter du groupe de musique qui anime. Ils se rendent compte que le groupe en question joue leurs œuvres. En fin de soirée, ils refusent de payer la note et iront même jusqu’au procès. Ils gagnent et ce sera la première jurisprudence, en France, à propos du droit d’auteur. Un premier syndicat naît de cette histoire et il deviendra la SACEM un an plus tard ».

Aux Seychelles, l’histoire est un peu différente, mais pour une question de musique, cela se jouera aussi au tribunal. A l’ère d’Internet, un artiste seychellois, auteur-compositeur, s’est rendu compte que l’on piratait et revendait sa musique sans qu’il puisse être rétribué de quelque manière que ce soit. Alors, il assignera le responsable au tribunal et finalement, juste avant le début du procès, l’accusé versera une compensation à l’artiste concerné. Fête de la musique oblige, le groupe Métis s’est produit en petit comité et a clôturé ce débat public sur les droits d’auteurs. 

A noter que Patrick Mathieu a animé hier, jeudi, un atelier technique ouvert à tout public à l’Alliance française. Le thème principal était « L’aspect international du droit d’auteur ».

 

 

 

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