Un missionnaire doit-il être enterré dans sa paroisse ? |10 April 2015
Dans le cas malheureux où un missionnaire – c'est-à-dire un prêtre administrant dans un pays étranger – arrive à mourir, est-ce qu’on doit l’enterrer dans la paroisse ou dans le pays où il travaillait ?
Plusieurs personnes se sont posé la question à la suite de la mort accidentelle du Père Charles Walimbwa de la paroisse St. Joseph de Grand Anse Praslin au dernier jour du mois de mars et de son enterrement au cimetière de la Mission Catholique à Beauvoir, La Misère.
L’enterrement du natif ougandais dans le sol seychellois aurait même suscité des rumeurs folles comme quoi la Mission Catholique n’avait pas répondu à la demande de la famille du défunt pour rapatrier le corps en Ouganda. Certains sont allés jusqu'à avancer des arguments économiques comme la raison pour cela.
Le journal Seychelles NATION n’a malheureusement pu avoir une version officielle car la Mission Catholique n’a pas souhaité se prononcer sur le sujet. Ni a-t-elle voulu nous dire si l’enterrement d’un missionnaire dans sa paroisse ou dans le pays où il exerçait, comme ce fut le cas pour le Père Charles, représentait une tradition ou répondait à un principe quelconque.
Nous nous sommes alors tournés à l’Eglise Anglicane qui a expliqué que pour elle, cela ne répondait ni à une tradition, ni à un principe.
D’après l’Evêque James Wong, l’enterrement sur place ou le rapatriement doit se décider au cas par cas, même si l’Eglise Anglicane des Seychelles n’a jamais été confrontée à cette triste situation.
« Tous nos prêtres sont Seychellois et les rares missionnaires qui sont venus ont par la suite été naturalisés. Nous ne nous sommes donc jamais retrouvés dans une situation pareille. Mais je ne crois pas que ce soit une question de principe. Ca dépend plutôt du cas par cas. Ca dépend aussi des pratiques en cours. Le problème se pose si on pratique uniquement l’enterrement car maintenait avec l’incinération on peut garder une partie des cendres ici et rapatrier l’autre partie », a dit le Monseigneur Wong.
Pour revenir dans le cas de la Mission Catholique, nous savons que par tradition les missionnaires qui sont décédés ici ont été enterrés sur place, comme ce fut généralement le cas pour les Capucins suisses.
De manière générale, les recherches effectuées ont montré que de part le monde, la tendance traditionnelle a favorisé l’enterrement du missionnaire défunt dans sa paroisse ou dans son pays d’adoption.
Une messe de transfert fut même traditionnellement célébrée la veille de l’enterrement, messe pendant laquelle le corps du prêtre était transféré de la morgue à l’église dont il était responsable, pour y être exposé à ses paroissiens.