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L’OIF valorise les compétences francophones aux Seychelles |23 July 2014

Loin semble être l’époque où aux Seychelles, parler français en public était une honte ou suscitait la moquerie des franco sceptiques. Semble être aussi dépassé le temps où la pourtant belle langue de Molière était méprisée, faute de certains d’être capables de la maîtriser ou simplement de l’apprécier à sa juste valeur.

On peut même aller jusqu’à se demander si des francophobes  y existent encore, tant qu’on semble maintenant tous – par le biais de formations, de lecture, de conversations, de manifestations culturelles ou encore de voyages – être à la recherche de cette inestimable richesse et belle culture que représente la francophonie ?

En effet, elle semble de plus en plus solidement ancrée dans notre culture nous permettant davantage de ‘vivre en français’ et n’est plus, comme ce fut malheureusement le cas jadis, réservée aux colons ou aux prêtres !

Une des dernières initiatives visant à encourager les utilisateurs de la langue française et à valoriser les compétences francophones aux Seychelles est l’Action VAFIE (Validation des acquis francophones initiaux en entreprise). Cette démarche qui s’inscrit dans le plan stratégique du pacte linguistique signé en 2010 entre le Président James Michel et le secrétaire général de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) M. Abdou Diouf, consiste à faire passer un entretien en français en présence d’un jury à des candidats qui utilisent le français dans leur travail.

Les Seychelles sont le troisième Etat francophone à proposer ce type de valorisation du français après le Vanuatu en 2010 et le Liban en 2013. Quant au pacte linguistique, il vise à renforcer la place du français dans tous les secteurs d’activité de la société seychelloise. Gérée par l’APFA (Actions pour promouvoir le français des affaires), la VAFIE est mise en œuvre avec l’appui financier et technique de l’OIF. Au cours de l’entretien, les postulants doivent décrire leur lieu de travail, leur activité professionnelle et la langue française en relation avec les deux autres langues nationales seychelloises – l’anglais et le créole.

Suite à l’entretien, quinze candidats venant de trois secteurs où la langue française est pratiquée – tourisme, fonction publique et entrepreneuriat – se sont vus remettre un certificat officiel francophone de valorisation de la VAFIE. La cérémonie s’est déroulée vendredi dernier au Ministère des Affaires étrangères en présence du Ministre des Affaires étrangères et président de la Commission Nationale de la Francophonie (CNF), M. Jean-Paul Adam, du conseiller de l’Ambassade de France, M. Patrick Buzaud, de la spécialiste de programme à la Division de la Langue Française à l’OIF, Mme Annick Almeida-Abodjan, de la coordonnatrice locale du pacte linguistique et de la VAFIE, le Docteur Marie-Reine Hoareau, des membres de la CNF et des employés du Ministère des Affaires étrangères.

Quand à Mme Marie-Reine Hoareau, elle a reçu la médaille VAFIE offerte par l’OIF.
S’adressant aux premiers et heureux élus VAFIE, le ministre Adam dit que ce certificat officiel francophone représente une grande valeur, dans la mesure où il reconnait et valorise tous ceux qui utilisent le français aux Seychelles et sert aussi de montrer aux autres secteurs qu’il faut continuer de faire vivre le français qui est de notre héritage linguistique.

M. Adam a également souligné que par rapport aux difficultés liées au développement du français, il faut créer des situations qui encouragent la pratique de cette langue.

« Le grand problème par rapport au développement du français et de la formation en français et un complexe autour du français. On n’a pas peur de faire des erreurs en anglais, mais en français la faute est taboue. VAFIE est un outil très important car à travers ce processus beaucoup de personnes se sont senties valorisées. Dans notre contexte de trilinguisme c’est plus facile de prendre la parole en créole ou en anglais. Il faut donc créer des situations où on invite des gens à parler français. Il faut parfois imposer, créer des cadres pour encourager des gens à parler ou répondre en français en les interpellant en français », a commenté le ministre.

Mme Almeida-Abodjan a, quant à elle, rappelé que l’OIF favorise le plurilinguisme au sein de l’espace francophone par le développement équilibré du français et des langues partenaires. Dans le contexte seychellois, elle a fait remarquer que ceci se manifeste par l’intercompréhension pratique entre le français, le créole et l’anglais. Elle a fait part de la détermination de l’OIF, comme ça a été exprimé par son secrétaire général, d’apporter un soutien accru à l’éducation dans les pays membres du Sud. Action que, l’organisation considère depuis plusieurs années comme une priorité.
Pour Mme Hoareau, la première expérience VAFIE a été une réelle découverte :

« Ca a été une vraie découverte quand j’ai vu comment toutes ces personnes sont à l’aise en français. Après parfois une brise de glace en créole, les conversations en français se sont déroulées de manière tout à fait naturelle. On était vraiment émerveillés par cette envie de parler français même si on constate que la peur de s’exprimer et de commettre des erreurs existe toujours au départ. Il y a aussi une grande envie chez les gens de participer à des activités francophones comme la Fête de la Francophonie, avec un souhait général que ces manifestations deviennent plus populaires et que tout le monde puisse y participer. »

L’expérience sera renouvelée l’année prochaine et les organisateurs comptent y faire participer davantage de personnes. A regretter néanmoins qu’un seul monsieur y a pris part cette année. Il s’agit de d’Anandy Bonne du Ministère de l’Education. Les quatorze dames qui l’ont accompagné sont Kathleen Robert, Christina Agathine, Mandy Bertin, Amia Jovanovic-Desir, Stephanie Lablache de Charmoy, Sylvianne Nicette, Diandra Philoé, Johanna Bacco, Diane Cedras, Jacqueline Mirabeau, Sabrina Quatre, Nella Rose, Bernadette Eulentin et Gloria Lauro.

Il est intéressant de noter que ces deux dernières sont mère et fille, ce qui symbolise la transmission entre les générations, transmission aussi de notre culture francophone donnant sans doute à la francophonie un bel avenir aux Seychelles.

 

 

 

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