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Archive -Religion

Consécration de la nouvelle église de St. Michel |02 October 2013

Occasion de renouveler la foi chrétienne



La consécration, dimanche dernier, de la nouvelle église St. Michel Archange à Anse Aux Pins, le jour même de la fête de la paroisse fondée par le Capucin Léon des Avanchers en 1851, représente le moment pour les chrétiens des Seychelles de renouveler leur foi. C’est le message lancé pour l’occasion par l’évêque du diocèse de Port-Victoria, le Monseigneur Denis Wiehe et repris en cœur par le prêtre de la paroisse, Père Lonnie Adrienne et le concepteur du projet, l’architecte Brian Chang-Ti-Seng.

Un renouvellement radical de notre foi
Lors de son homélie, le Monseigneur Denis Wiehe a déclaré que la période moderne marquée par l’influence de la technologie dans laquelle nous vivons,  entraîne une autre façon de diriger l’église. Il a qualifié cette situation transitoire de « carrefour » qui fait que l’Eglise catholique rencontre de nouveaux acteurs qui entrent sur la scène religieuse.

L’Evêque a aussi rappelé que la fête des archanges – Michel, Gabriel et Raphael – qui célèbre la victoire de Dieu sur Satan, et le rôle important de St. Michel dans la protection des chrétiens, nous rendent conscients que le mal existe encore. Une lutte personnelle contre le mal et un renouvellement radical de notre foi est donc nécessaire pour qu’on puisse aller de l’avant a-t-il dit, même si nous ne devons pas oublier notre passé et abandonner le riche héritage laissé par les Capucins.

« Laissons-nous être inspirés par la détermination et le courage de Père Léon », a conclu l’Evêque Denis Wiehe.

Un cadeau de Dieu
Quel meilleur cadeau, à l’ occasion de leur fête, pour les paroissiens d’Anse Aux Pins qu’une nouvelle église !
C’est en effet le sentiment exprimé par le curé de la paroisse, Père Lonnie Adrienne, qui a qualifié le nouveau lieu de culte comme « un don de Dieu, un moment historique tant attendu, une nouvelle page de notre église locale ».

Le curé a quand même appelé ses fidèles à « ne pas devenir orgueilleux mais plutôt, remplie d’une joie spirituelle, de rester humbles et rendre gloire au Seigneur devant cette impressionnante édifice, même si elle représente un moment historique et la fin d’un long pèlerinage. »

Une nouvelle ère dans l’Eglise catholique
L’architecte Brian Chang-Ti-Seng ajoute de son côté que son œuvre représente une nouvelle ère dans l’Eglise catholique, fondée sur le concept du Deuxième Consul Vatican 2 qui préconise l’égalité et la participation. L’édifice, qui ne ressemble aux autres églises seychelloises au style gothique traditionnel attire forcement l’attention et l’admiration pour son modèle hautement artistique et son innovation architecturale.  La disposition circulaire de son intérieure en forme d’hémicycle à doubles étages, oblige, avec l’hôtel placé au milieu, les fideles à se faire face, par rapport aux églises traditionnelles où souvent on se donne le dos. Comme le reprend l’architecte philosophique, « la famille chrétienne doit se rassembler et se ressembler ».

Le jeune architecte qualifie le bâtiment de « soutenable » avec une toiture qui réduit la chaleur en limitant le passage de la lumière solaire, de multiples fenêtres facilitant l’aération, la collecte de soixante-pourcent d’eau de pluie et une acoustique très soignée. Autres aspects marquants de cette nouvelle merveille dans le paysage architecturale seychellois ;  baptiseur en forme de croix, salles polyvalentes, rampe facilitant le déplacement de l’entrée jusqu’aux bancs, terrace et tribune circulaires supérieures, air de jeux pour les enfants, chapelle qui abrite le tabernacle et salon funèbre.

Brian Chang-Ti-Seng, qui n’a pas oublié de remercier ses collaborateurs principaux sur le projet – Franky Lespoir, Sonny Payet et Gerard Renaud –  insiste qu’il a conçu « une église solide et durable, une icône de deuxième millénaire pour la paroisse d’Anse Aux Pins et pour tout le pays ». Ralph Lesperance, Brian Orr, Joachim Didon, Ralph Richmond, Colin Dyer, Clifford Zelia, Albert Payet, Fred payet, et James Payet ont également contribué dans la construction, dont les principaux travaux ont été réalisés par la société ‘Shreeji Construction’.

Ironie de l’histoire, le talentueux Brian Chang-Ti-Seng devenu concepteur d’églises, a fait ses études à Cuba, pays dont on dit athée ! N’est pas une preuve de plus que Dieu est présent toujours et partout ?

Coutant 12 millions de roupies contribuées par différentes sources telles la Mission Catholique, le Vatican, le gouvernement seychellois, des sponsors et les paroissiens et après sept ans de préparation et de travaux, la nouvelle église remplace, sur le même lieu et en droite ligne avec le chemin conduisant jusqu'à la route principale, les chapelles et églises successivement bâties.

 La première chapelle en feuilles de lataniers y a fut construite en 1853 par le premier évangélisateur des Seychelles, le Savoyard Léon des Avanchers. Ceci, après que le premier missionnaire catholique et fondateur de la paroisse débarqué aux Seychelles deux ans auparavant, et dont on disait amoureux d’Anse Aux Pins, ait dit ses premières messes sous un hangar prêté par un habitant.

La première chapelle fut détruite par une tempête 1862, nécessitant la construction d’une deuxième, en corail cette fois-ci. La première église, construite de pierres et de chaux, fut consacrée le 10 février 1875 et rénovée une première fois en 1929. Malgré la présente construction, la partie avant et l’hôtel datant de 1929 a été gardée pour raisons historiques, et restent fièrement debout, submergeant légèrement l’avant de la nouvelle église.

Mais elle ne pourra jamais voler la vedette à la nouvelle et belle église, debout devant le front de mer d’Anse Aux Pins comme un mastodonte divin, une grande citadelle dominante et protectrice. Et comme ci cette protection n’était pas suffisante, on a rajouté une statue de St.

 Michel, juste au centre des marches menant à son entrée, protégé à son tour d’un mur en granites. Mais la protection n’exclue pas l’invitation, car le mur se présente comme deux bras ouverts.
 
Et la croix sur le toit leur offrant une tête, finalement c’est Jésus lui-même qui nous accueille dans la maison de son Père.

La décision de construire un nouveau lieu de culte pour les catholiques d’Anse Aux Pins fut prise depuis 2003, quand une étude structurale dirigée par l’ancien curé, Père Roger de Commarmond, révéla une déstabilisation de la fondation et des fissures dans le mur. Une dernière messe en guise d’adieu à l’ancienne église, fut célébrée le 10 juin 2007. Mais l’espoir des habitants d’Anse Aux Pins fut marqué en ce jour par la présence et la belle animation des jeunes de la paroisse.

Depuis, obligés de se rencontrer tous les dimanches dans la salle à manger de l’école, les vrais fidèles à St. Michel ont eu raison d’espérer, de remporter cette autre belle victoire ; de célébrer cette ultime consécration en ce fameux dimanche de 29 septembre, jour de la fête de St. Michel.

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